AA / Istanbul / Yesim Yuksel

Les attaques d'Israël contre Gaza aggravent les menaces environnementales en raison des crises qu'elles ont provoquées dans divers secteurs, notamment l'agriculture et la santé.

Selon les études, l'efficacité des ressources en eau dans la bande de Gaza est passée de 60 % à 25 %.

Les attaques lancées par Israël contre la bande de Gaza le 8 octobre 2023 ont aggravé la crise humanitaire dans la région, tandis que l'impossibilité de collecter les déchets et l'inaccessibilité des ressources en eau, des terres agricoles et des infrastructures essentielles entraînent des risques environnementaux.

L'Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) a déclaré, par une résolution adoptée le 5 novembre 2001, le 6 novembre « Journée de la prévention de la détérioration de l'environnement dans les situations de guerre et de conflit armé ».

Selon les informations recueillies par le correspondant d'Anadolu à partir de divers rapports et études, les attaques d'Israël contre Gaza ont entraîné une destruction environnementale.

Conformément aux données obtenues par le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT) à partir de la comparaison des images satellites du 8 juillet 2025 et du 22-23 septembre 2025, environ 83 % de tous les bâtiments de la ville de Gaza ont été endommagés au 22-23 septembre. Parmi celles-ci, 17 734 ont été détruites, 4 345 ont subi des dommages importants, 11 201 ont subi des dommages modérés et 7 941 ont probablement été endommagées, soit un total de 41 221 bâtiments touchés. Par rapport au 8 juillet 2025, ces données indiquent une augmentation de 7 % du nombre total de bâtiments touchés et de 36 % du nombre de bâtiments détruits.

Les dommages les plus graves par rapport à juillet 2025, ont été constatés dans les quartiers d'az-Zaitoun et Al-Shuja'iyya.

- La quantité d'eau a atteint un niveau critique

L'étude « Une perspective sur les solutions décentralisées et basées sur la nature pour la reconstruction de Gaza » publiée par l'Institut de recherche environnementale d'Arava note que l'efficacité des ressources en eau dans la bande de Gaza est passée de 60 % à 25 %.

Dans cette région où la consommation quotidienne d'eau est inférieure au minimum de 15 litres fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les situations d'urgence, la quantité d'eau par habitant est tombée à 8,4 litres par jour.

Les études montrent que 41 % des conteneurs d'eau utilisés sont sales. Cette situation présente un risque pour la qualité de l'eau et la santé publique. Ce risque menace non seulement la population de Gaza, mais aussi les systèmes d'eau transfrontaliers tels que l'aquifère souterrain partagé par l'Égypte, Israël et la Palestine.

Les ressources en eau souterraine de la bande de Gaza, qui comptent plus de 300 puits, ont un potentiel de 262 000 mètres cubes par jour, mais en juillet 2025, plus de 75 % des puits étaient endommagés ou inaccessibles.

- Effondrement des infrastructures d'assainissement

L'effondrement des infrastructures d'assainissement est également l'un des problèmes environnementaux graves et urgents à Gaza. Depuis le début des attaques, les stations d'épuration des eaux usées ont dû cesser leurs activités.

Les foyers des régions de Gaza, Deyr el-Belah et Khan Younès sont menacés pour diverses raisons. Ainsi, 46 % des foyers sont exposés à des inondations et à des accumulations d'eau stagnante, 42 % à des amoncellements de déchets solides, 17 % des excréments ou des restes humains, 16 % des animaux morts, 78 % des rongeurs ou autres nuisibles, 26 % de la boue noire ou des égouts et 3 % des munitions non explosées.

Les déchets médicaux constituent également un risque pour la santé publique. Des équipes spécialisées collectent environ 10 tonnes de déchets médicaux chaque mois. La quantité réelle de déchets médicaux accumulés dépasse les 25 tonnes par mois, mais seulement 4 à 6 % de cette quantité peut être collectée et traitée.

- La biodiversité est en danger

La destruction des espaces verts lors des attaques menace également l'équilibre écologique de la région. À Gaza, 29 espèces de reptiles, telles que les serpents et les lézards, sont menacées en raison de la dégradation de leur habitat et de leurs zones de protection.

Selon les images satellites prises depuis le cessez-le-feu déclaré en janvier dernier, on estime que 80 % des arbres de Gaza ont été détruits.

La pollution qui touche la vallée, Gaza et la côte méditerranéenne est transportée par les courants jusqu'aux côtes d'Israel, du Liban et de la Türkiye et même jusqu'à Chypre.

La destruction de l'environnement affecte également les voies migratoires des oiseaux et la faune sauvage. Certains scientifiques avertissent que les grands oiseaux pourraient être pris pour des drones en raison de leur taille, de leur vitesse et de leur direction de vol, et donc être abattus.

- Recul des objectifs de développement durable

L'étude intitulée « Le conflit à Gaza et ses effets sur les objectifs de développement durable », publiée par la maison d'édition universitaire germano-britannique Springer Nature, cite que les effets directs des attaques comprennent le déplacement massif de civils, l'effondrement du système de santé, la destruction des infrastructures éducatives, la dégradation de l'environnement et l'interruption des activités économiques.

Ces effets entraînent de sérieux reculs dans la réalisation d'objectifs tels que l'éradication de la pauvreté, la santé pour tous, une éducation de qualité, l'accès à l'eau potable et à des conditions sanitaires décentes, des emplois décents et la croissance économique, des villes et des espaces de vie durables et l'action pour le climat.

La pollution, la destruction des espaces naturels et les dommages à long terme causés aux écosystèmes constituent de graves menaces pour la durabilité environnementale et empêchent la réalisation d'objectifs importants en matière de développement durable, tels que l'accès à l'eau potable et à des conditions sanitaires satisfaisantes, l'action pour le climat, la vie aquatique et terrestre.

D'autre part, les attaques accélèrent la propagation des maladies infectieuses et provoquent la propagation de maladies telles que la diarrhée et les infections respiratoires en raison de l'effondrement des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement.

Selon l'analyse des données satellitaires de l'UNOSAT couvrant la période mars 2018-mars 2025, environ 80 % des terres agricoles de Gaza ont été endommagées ou détruites en mars 2025.

À Gaza, où la sécurité alimentaire et le secteur agricole ont été durement touchés, la destruction des infrastructures agricoles et des terres agricoles réduit considérablement la production alimentaire dans la région. L'accès limité des agriculteurs aux ressources en eau et la pollution des sols ont un impact négatif sur la production agricole. Alors que les prix des denrées alimentaires augmentent rapidement dans la région, l'insuffisance de l'approvisionnement alimentaire menace également la santé publique.

- Accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers à Gaza

Le 9 octobre, le président américain Donald Trump a annoncé que la première phase du plan de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza avait été approuvée lors des négociations en cours en Égypte.

L'accord a été signé en Égypte, où se déroulaient les négociations, et est entré en vigueur le 10 octobre avec l'accord du gouvernement israélien.

Après le retrait de l'armée israélienne de la « ligne jaune » comme prévu dans l'accord, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est entré en vigueur le même jour à midi.

Malgré le cessez-le-feu conclu à Gaza, l'armée israélienne continue de mener des attaques contre les Palestiniens sous divers prétextes.

* Traduit du Turc par Mariem Njeh