
Quds
AA / Jérusalem – Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Mohammad Sio
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, connu pour ses positions d’extrême droite, a autorisé les colons à chanter et à danser librement lors de leurs visites sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est occupée, ont rapporté jeudi les médias israéliens.
Selon la chaîne "Channel 7", « pour la première fois depuis des années, les visiteurs juifs ont été autorisés à chanter et à danser à ciel ouvert sur l’ensemble du site sacré », conformément à une nouvelle directive mise en place par Ben-Gvir.
Ben-Gvir, lui-même colon et chef du parti extrémiste Otzma Yehudit (Pouvoir juif), est en charge de la police israélienne.
Cette décision constitue un net revirement par rapport aux réglementations précédentes encadrant ce lieu hautement sensible.
D’après "Channel 7", la police israélienne a désormais reçu l’ordre de permettre les prières et les chants juifs sur toute l’esplanade. Le commissaire de police Kobi Shabtai aurait transmis ces consignes aux forces de l’ordre.
Trois semaines auparavant, Ben-Gvir aurait tenu une réunion avec des représentants de groupes militants en faveur de l’accès juif au site d’Al-Aqsa.
Lors de cette rencontre, les participants auraient proposé d’élargir les pratiques religieuses autorisées, notamment en permettant des chants collectifs dans certaines zones non restreintes.
« Ma politique est de permettre les chants sur l’ensemble de l’esplanade », aurait déclaré Ben-Gvir durant cette réunion.
Aucune confirmation officielle de ces informations n’a été publiée à ce stade par les autorités israéliennes.
Depuis la prise de fonction de Ben-Gvir, fin 2022, les violations commises par des colons sur le site d’Al-Aqsa se sont multipliées, selon le Département des Waqfs islamiques de Jérusalem, chargé de la gestion religieuse et administrative de la mosquée.
Cette politique va à l’encontre des déclarations publiques du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui affirme que le « statu quo » sur le site n’a pas changé.
Depuis 2003, Israël autorise quotidiennement, sauf les vendredis et samedis, des visites de colons sur l’esplanade d’Al-Aqsa.
La mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’islam. Les juifs désignent le site sous le nom de « Mont du Temple », affirmant qu’il abritait deux anciens temples juifs.
Israël a occupé Jérusalem-Est, où se trouve Al-Aqsa, lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant d’annexer l’ensemble de la ville en 1980 — une annexion non reconnue par la communauté internationale.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba