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Pakistan : le gouvernement va saisir la Cour suprême pour obtenir la disqualification d'Imran Khan

- La Commission électorale déclare le parti de l'ancien premier ministre, le Pakistan Tehreek-e-Insaf, coupable d'avoir profité de financements illicites

Ekip  | 04.08.2022 - Mıse À Jour : 04.08.2022
Pakistan : le gouvernement va saisir la Cour suprême pour obtenir la disqualification d'Imran Khan

Karaçi

AA / Karachi, Pakistan / Aamir Latif

Le gouvernement pakistanais a annoncé, jeudi, qu'il allait saisir la plus haute juridiction du pays pour demander la disqualification de l'ancien Premier ministre Imran Khan, accusé d’avoir reçu des financements illicites de sources étrangères.

La ministre de l'Information, Marriyum Aurangzeb, a déclaré lors d'une conférence de presse tenue dans la capitale, Islamabad, que le ministère de la Justice a été chargé d'élaborer une "déclaration" qui sera adressée à la Cour suprême dans les trois prochains jours.

Si la démarche aboutit, il sera interdit à Khan d'occuper des fonctions publiques à l'avenir.

Ce développement est intervenu quelques jours après que la Commission électorale a statué que le parti de Khan a "sciemment" et "délibérément" reçu des financements illicites de sources étrangères pour le fonctionnement de son parti et de ses campagnes électorales.

Le verdict unanime, annoncé mardi par un panel de trois membres de la commission électorale, indique que le parti Tehreek-e-Insaf (PTI) a reçu des fonds de 351 entreprises et 34 personnes physiques des États-Unis, du Royaume-Uni, d'Australie, des Émirats arabes unis et d'autres pays.

Parmi ces personnes figure le magnat des affaires d'origine pakistanaise Arif Naqvi, qui fait l'objet d'accusations de blanchiment d'argent au Royaume-Uni et aux États-Unis.

La commission électorale a également déclaré le PTI coupable d'avoir occulté 13 comptes bancaires.

Imran Khan et d'autres membres du parti feront également l'objet d'une enquête de l'Agence fédérale d'investigation pour "avoir occulté des comptes bancaires, pour blanchiment d'argent et pour détournement de fonds", a déclaré Marriyum Aurangzeb.

L'ancien premier ministre a rejeté le verdict et soutenu que les fonds en question n'étaient pas illicites lorsqu'ils ont été reçus en 2012.

Lors d'une manifestation contre les autorités électorales organisée à Islamabad, l’ancien joueur de cricket devenu politicien a déclaré, par liaison vidéo, que Naqvi avait été accusé de blanchiment d'argent en 2018, alors que les fonds qu'il avait collectés pour le PTI l'avaient été en 2012.

"Comment aurais-je pu savoir cela (le blanchiment d'argent) en 2012 ?", a-t-il déclaré.

Khan a été Premier ministre de 2018 jusqu'en avril, lorsqu'il a été évincé lors d'un vote de défiance du Parlement.

Il affirme avoir été destitué dans le cadre d'un complot parrainé par les États-Unis et a mobilisé ses partisans en vue d'une nouvelle élection qui devrait avoir lieu en 2023.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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