Pakistan : interdiction d'un mouvement d'extrême droite après des manifestations violentes
- Le Tehreek-e-Labbaik Pakistan a exhorté le gouvernement à expulser l'ambassadeur français en raison des caricatures offensantes envers le prophète Mohammed

Karaçi
AA / Karachi, Pakistan / Aamir Latif
Le Pakistan a annoncé, mercredi, son intention d'interdire le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), un mouvement religieux d'extrême droite qui organise depuis trois jours de violentes manifestations dans les principales villes du pays.
Le Tehreek-e-Labbaik Pakistan exige l'expulsion de l'ambassadeur de France en raison des caricatures offensantes envers le prophète Mohammed, publiées en France l'année dernière.
"Le TLP a eu recours à la violence. Ils ont attaqué des policiers et bloqué des routes et des autoroutes... Nous avons décidé d'interdire ce parti", a déclaré le ministre de l'Intérieur Sheikh Rashid Ahmed lors d'une conférence de presse tenue dans la capitale Islamabad.
Et d'ajouter : "Nous ne pouvons pas répondre à leur demande. Cela donnera au monde une image du Pakistan comme étant un pays d'extrémistes."
Cette mesure gouvernementale intervient deux jours après que l'arrestation de Saad Rizvi, leader du TLP, ait suscité des protestations de la part de ses partisans.
Au moins quatre personnes, dont deux policiers, ont été tuées et des centaines d'autres blessées dans des échauffourées entre les forces de sécurité et les manifestants au Pakistan.
En novembre dernier, le TLP a mis fin à son mouvement de protestation après avoir conclu un accord avec le gouvernement visant à impliquer le parlement dans la satisfaction de ses demandes.
Le ministre a déclaré que le gouvernement était prêt à négocier avec les manifestants pour trouver une solution intermédiaire, mais "ils ont adopté une position extrême et il n'a pas été possible de faire aboutir leur demande".
"Nous ne pouvons pas nous permettre cela [...] Je demande aux dirigeants et aux partisans du TLP de se livrer. Vous ne pouvez pas lutter contre l'État", a-t-il déclaré.
Des manifestations avaient éclaté dans plusieurs pays musulmans en raison de la réponse de la France au meurtre, en octobre dernier, d'un enseignant qui avait montré des caricatures du prophète Mohammed pendant son cours.
Le président français Emmanuel Macron avait alors déclaré que la France "ne renoncerait pas à ses caricatures", accusant les musulmans français de "séparatisme" et décrivant l'islam comme "une religion en crise".
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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