AA / Genève / Beyza Binnur Donmez

Une famine catastrophique est imminente dans le nord de la bande de Gaza et dans la ville de Gaza, a alerté un organisme international de premier plan en matière de sécurité alimentaire ce lundi.

"Selon le scénario le plus probable, les gouvernorats du nord de Gaza et de Gaza sont classés en phase 5 de l'IPC (famine) avec des preuves raisonnables, avec 70 % (environ 210 000 personnes) de la population en phase 5 de l'IPC (catastrophe)", a déclaré un rapport spécial de l'Integrated Food Security Phase Classification (IPC).

Soulignant la nécessité urgente d'une cessation immédiate des hostilités et d'un accès durable à la fourniture de provisions et de services essentiels, le rapport avertit que la famine "est imminente dans les gouvernorats du nord et devrait survenir à tout moment entre la mi-mars et le mois de mai 2024".

"Le seuil de famine pour l'insécurité alimentaire aiguë des ménages a déjà été largement dépassé", a ajouté la même source.

Selon l'échelle à cinq niveaux de l'IPC, la phase 5 de "catastrophe/famine" est marquée par "la famine, la mort, la misère et des niveaux de malnutrition aiguë extrêmement critiques". Il recommande une action urgente pour inverser ou prévenir "une mortalité à grande échelle et un effondrement total des moyens de subsistance".

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre Gaza depuis l'incursion transfrontalière du groupe palestinien Hamas le 7 octobre 2023, qui aurait fait près de 1 200 morts.

Plus de 31 700 Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, ont depuis été tués dans l’enclave, et près de 73 800 autres ont été blessés sur fond d'énormes destructions et de pénuries de produits de première nécessité.

Environ 85 % des habitants de Gaza ont été forcés au déplacement par l'offensive israélienne et à cause des graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments. L’ONU fait état, quant à elle, de la destruction totale ou partielle de 60 % des infrastructures de l'enclave.

Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la Cour a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

* Traduit de l'anglais par Mounir Bennour.