ONU: Nous sommes profondément préoccupés par la situation des droits humains au Yémen
- La porte-parole de la Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Marta Hurtado, a accusé toutes les parties au conflit de "violer" le droit international des droits de l'homme

Yemen
AA / Yémen
Les Nations Unies ont exprimé, mardi, leur profonde préoccupation concernant la situation des droits humains au Yémen, accusant toutes les parties au conflit de "violer" le droit international des droits de l’homme.
C’est ce qui ressort d’un communiqué émis par la porte-parole de la Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Marta Hurtado, consulté par l'Agence Anadolu.
"Nous sommes profondément préoccupés par la situation au Yémen, où toutes les parties au conflit continuent de violer les droits humains internationaux et le droit humanitaire au mépris des principes fondamentaux de l'Etat de droit", indique le communiqué.
"Les civils à travers le pays paient un lourd tribut, tandis que les groupes armés contrôlent le territoire et exercent le pouvoir au mépris total des droits humains et du droit international humanitaire. Citons à titre d’exemple ce qui s'est passé le 18 septembre, lorsque les Houthis ont exécuté publiquement 9 hommes, dont un mineur", lit-on encore de même source.
La responsable onusienne a signalé que les accusés ont été condamnés à mort dans le cadre d'une procédure judiciaire qui a violé leurs droits constitutionnels et n'a pas respecté les normes d'un procès équitable en vertu du droit international.
Samedi dernier, le groupe Houthi a exécuté 9 personnes. En cause, leur participation à l'assassinat de l'ancien chef du Conseil politique suprême du groupe, Saleh Al-Sammad.
Al-Sammad, qui est l'un des plus grands dirigeants Houthis, a été tué le 19 avril 2020, lors d'une frappe aérienne de la coalition arabe, dans le gouvernorat d'Al Hudaydah (ouest).
Dans un contexte connexe, Hurtado a estimé que parmi les raisons de la préoccupation de l'organisation internationale, figure l'utilisation répétée de drones et d'attaques de missiles par les Houthis et la coalition dirigée par les Saoudiens, qui ont fait des victimes civiles et endommagé ou détruit des biens civils, dans les deux pays.
"Il a été rapporté que les forces de sécurité des autorités du Conseil de transition du Sud (soutenu par les Émirats arabes unis) ont utilisé une force inutile et disproportionnée contre les manifestants qui protestaient contre la détérioration des conditions de vie et le manque de services publics, qui suscitent le même degré d'inquiétude", ajoute le communiqué.
La même source note que "toute attaque dirigée contre des biens civils ou contre des civils ne prenant pas directement part aux hostilités peut constituer un crime de guerre"
A cet égard, Hurtado a appelé toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à mener des enquêtes en vue de demander des comptes aux responsables de toute violation.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale, aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et qui ont pris le contrôle d'une partie du territoire, dont la capitale Sanaa. La situation s'est encore compliquée avec l'intervention du voisin saoudien en 2015, dirigeant une Coalition arabe qui mène des opérations militaires pour soutenir les forces pro-gouvernementales.
La guerre au Yémen en cours pour la sixième année a coûté la vie à 233 000 personnes, tandis que 80% de la population d'environ 30 millions de personnes dépend de l'aide pour survivre dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.
*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi
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