AA / New York / Mohamed Tarek

L'organisation des Nations unies a indiqué, mercredi, qu'elle n'a pas pris part aux plans visant à déplacer les réfugiés Rohingya, depuis les camps de Cox's Bazar, dans le sud du Bangladesh, vers l’île déserte de Bhasan Char dans le golfe du Bengale.

C’est ce qui ressort d'une conférence de presse animée, mercredi, par le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, au siège de l'organisation à New York.

« Nous n'avons pas pris part à ces préparatifs (engagés par le Bangladesh) ni à la détermination des listes des réfugiés et nous disposons de peu d’informations au sujet du processus global de réinstallation », a-t-il dit.

Et Dujarric d'ajouter : « Nous sommes au courant des rapports d'où il ressort que le gouvernement du Bangladesh devrait amorcer les premières mesures pour transporter les réfugiés Rohingya du camp du Cox’s Bazar Abba vers Bhasan Char dans le Golfe du Bengale, au cours des prochains jours ».

Il a tenu à réitérer la position constante des Nations unies en vertu de laquelle les réfugiés Rohingya doivent être aptes à prendre une décision libre et éclairée, au sujet du départ vers Bhasan Char, sur la base d'informations rigoureuses et actualisées ».

« Bangladesh avance que ce déplacement sera volontaire et c'est pour cela que les Nations unies appellent les autorités de Dacca à respecter cet engagement, extrêmement important », a-t-il insisté.

Le porte-parole onusien a indiqué que « l'organisation focalise son attention sur le rôle avant-gardiste du gouvernement du Bangladesh dans l'offre d'un programme humanitaire efficace, destiné à près de 900 mille réfugiés Rohingya qui vivent à Cox's Bazar ».

Il a affirmé que les « Nations unies œuvrent, en même temps, à identifier une solution à la crise des réfugiés, à travers la garantie d'un retour sécurisé, volontaire, digne et durable, au Myanmar ».

« Au mois de novembre dernier, les Nations unies avaient indiqué que le Bangladesh vise à implanter, entre 300 et 400 Arakanais dans l'île », a-t-il dit, affirmant que les réfugiés subissent des pressions pour exprimer leur accord de partir vers l’île de Bhasan Char.

Selon des statistiques onusiennes, plus de 900 mille réfugiés Rohingya, à majorité des femmes et des enfants, ont fui vers le Bangladesh, après que les autorités du Myanmar avaient lancé une sauvage oppression contre cette minorité musulmane, dans l'Etat de l'Arakan (ouest), en août 2017.

Le gouvernement du Myanmar considère les Rohingya comme des « immigrants irréguliers » qui sont venus du Bangladesh, tandis que l’ONU les classe comme étant la minorité la plus opprimée à travers le monde.

*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou