ONU : Le risque de famine menace toute la bande de Gaza en raison des politiques israéliennes
- Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a en outre averti que tenter d’accéder aux maigres ressources disponibles à Gaza constituait un danger mortel.

Geneve
AA / Genève / Muhammet Ikbal Arslan
Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Thameen Al-Kheetan, a déclaré que "le risque de famine existe dans toute la bande de Gaza. C’est la conséquence directe de la politique du gouvernement israélien consistant à bloquer l’aide humanitaire."
Al-Kheetan s’exprimait lors de la conférence de presse hebdomadaire de l’ONU à Genève ce mardi.
Il a également jugé inacceptables les images montrant le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, faisant irruption dans la cellule de Marwan Barghouti, membre du Comité central du Fatah détenu depuis 2002 dans une prison israélienne, l’insultant et se moquant de lui.
"Le comportement de Ben-Gvir et la diffusion de ces images constituent une atteinte à la dignité de Barghouti. Le droit international exige que toutes les personnes détenues soient traitées avec humanité et dignité, et que leurs droits soient respectés et protégés. De tels agissements de la part d’un ministre responsable des services pénitentiaires israéliens risquent d’encourager la violence contre les prisonniers palestiniens et d’aggraver les violations des droits humains dans les centres de détention", a-t-il fustigé.
Le porte-parole a par ailleurs attiré l’attention sur l’intensification des attaques de l’armée israélienne dans le nord de Gaza, soulignant que les forces israéliennes avaient ordonné aux Palestiniens de se déplacer vers la zone d’Al-Mawasi, tout en poursuivant leurs frappes dans cette même zone.
Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a rappelé que les 16 et 17 août 2025, 5 attaques avaient visé les tentes de personnes déplacées à Al-Mawasi, faisant au moins 9 morts.
"Les centaines de milliers de Palestiniens installés à Al-Mawasi ont un accès très limité, voire inexistant, à la nourriture, à l’eau, à l’électricité et à des abris. Le risque de famine existe dans toute la bande de Gaza. C’est la conséquence directe de la politique israélienne d’entrave à l’aide humanitaire. Depuis plusieurs semaines, les autorités israéliennes autorisent l’entrée d’une quantité d’aide très en deçà du minimum nécessaire pour prévenir une famine généralisée", a-t-il précisé.
Al-Kheetan a en outre averti que tenter d’accéder aux maigres ressources disponibles à Gaza constituait un danger mortel. Entre le 27 mai et le 17 août 2025, l’ONU a documenté la mort de 1 857 Palestiniens tués alors qu’ils cherchaient de la nourriture.
Parmi eux, 1 021 ont été tués à proximité des sites mis en place par la “Fondation humanitaire de Gaza”, dirigée par les États-Unis et Israël, et 836 le long des routes d’approvisionnement des camions.
"La majorité de ces meurtres semblent avoir été commis par l’armée israélienne", a-t-il affirmé.
- Gaza "meurt de faim"
Soumise aux bombardements israéliens et à un blocus sévère restreignant l’entrée de l’aide humanitaire, la bande de Gaza connaît une catastrophe humanitaire marquée par la propagation de la famine, l’absence d’eau potable, de médicaments, de matériel médical et de produits d’hygiène.
Les décès liés à la malnutrition se multiplient, en particulier parmi les enfants. Des organisations locales et internationales accusent Israël d’utiliser la faim et la soif comme armes de guerre.
En détruisant les infrastructures civiles et en rasant 88 % du territoire de Gaza, l’armée israélienne multiplie en outre les ordres de déplacement forcé, visant ensuite les zones où les civils se réfugient.
Sur une population d’environ 2,3 millions d’habitants, près de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés depuis le 7 octobre 2023, beaucoup d’entre eux à plusieurs reprises.
Privées de biens essentiels, ces familles survivent dans des tentes de fortune ou dans des abris surpeuplés comme les écoles, où l’absence d’hygiène et de sanitaires favorise la propagation des maladies contagieuses.
Malgré cela, l’armée israélienne continue de bombarder quotidiennement les tentes et autres lieux où les déplacés cherchent refuge.
Depuis le 7 octobre 2023, les attaques israéliennes contre Gaza ont fait au moins 62 004 morts et 156 230 blessés parmi les Palestiniens.
* Traduit du turc par Seyma Erkul Dayanc
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