Monde

ONU : Le bilan des 80 années d'existence s'apparente à un "fiasco embarrassant", selon le PM du Burkina Faso

- Il appelle à des réformes structurelles de l'Institution

Dramane Traore  | 28.09.2025 - Mıse À Jour : 28.09.2025
ONU : Le bilan des 80 années d'existence s'apparente à un "fiasco embarrassant", selon le PM du Burkina Faso

Burkina Faso

AA/Ouagadougou/Dramane Traoré

Le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo a qualifié samedi soir le bilan des 80 années d'existence de l'Organisation des Nations Unies (ONU) de "fiasco embarrassant", appelant à des réformes structurelles réalistes de l'institution.

Dans son discours à l'Assemblée générale de l'ONU le chef du gouvernement burkinabè a souligné que ces 80 années d'existence de l'organisation qui devraient incarner un temps de célébration solennelle appellent plutôt à une profonde introspection, ajoutant que "le bilan des huit décennies des Nations Unies, loin de susciter l’allégresse, s’apparente davantage à un "fiasco embarrassant", "une désillusion collective" et "un échec structurel".

"Puisque le devoir de vérité nous y invite, nous devrons reconnaître avec humilité que quoique le tableau global présente quelques acquis, celui-ci reste négativement marqué par huit décennies d’optimisme durement éprouvé, huit décennies d’espoirs déçus, huit décennies de rêves brisés, bref… huit décennies de rendez-vous cruciaux manqués", a-t-il dit soulignant qu'il était donc difficile de se réjouir face à un bilan "aussi mitigé".

Évoquant le rôle du continent africain, Ouédraogo a affirmé que l’Afrique, berceau de l’humanité et foyer de tant de conflits, représentant plus d’un milliard d’êtres humains, demeure exclue des instances décisionnelles du Conseil de sécurité, alors que "des missions de maintien de la paix, financées à coups de milliards, quittent nos pays en laissant davantage de frustrations et de souffrances que de résultats tangibles".

"Les causes de ce « naufrage collectif » sont pourtant bien connues de tous, notamment des Etats membres eux-mêmes qui, durant ces huit décennies, ont, dans le cadre de l’Assemblée générale, consacré leurs énergies à défendre des causes nobles et à proposer des réformes réalistes sans obtenir gain de cause", a-t-il dit.

Le chef du gouvernement burkinabè a fait savoir que le Conseil de Sécurité de l'ONU est devenu "une entreprise-il faut le dire- « funeste » qui, du fait des visées prédatrices de certains de ses membres permanents, peut entre autres décider quel pays sera à l’ordre du jour du terrorisme international, dans quel autre envoyer des opérations de maintien de la paix, comme pour mieux légitimer son rôle."

S'agissant de la lutte contre le terrorisme Ouedraogo dont le pays fait face à ce phénomène depuis 2015 a expliqué : "le terrorisme est devenu le prétexte bien trouvé de certains États pour spolier les ressources africaines". "Ainsi, nos pays se retrouvent confrontés à des terroristes qui ne sont, en réalité, que des supplétifs d’armées étrangères prédatrices. Certains États, d’ailleurs, ne se cachent même plus pour revendiquer publiquement le soutien qu’ils apportent à ces criminels".

"C’est le cas de la France, du régime Macron, dont les médias publics, en plus de la désinformation quotidienne, sont devenus des relais de la communication des criminels auteurs d’attaques lâches et barbares perpétrées contre de paisibles citoyens", a-t-il indiqué.

"Au Sahel, nous avons pris acte de cette réalité et avons adapté nos dispositifs sécuritaires à cette donne, tout en révisant nos modalités de coopération avec certains pays. Nous demeurons convaincus que les Nations Unies doivent rester un cadre central de dialogue et de coopération. Mais nous appelons à un partenariat rénové, fondé sur le respect mutuel, l’égalité et la solidarité sincère", a insisté le Premier ministre du Burkina Faso.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın