AA / Hamilton / Merve Aydogan

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti mardi que la crise au Myanmar menace la stabilité de la région ainsi que les droits de millions de personnes.

« Cette crise, qui s’est aggravée depuis la prise de pouvoir militaire de 2021, piétine les droits humains, la dignité et la sécurité de millions de personnes et menace la stabilité régionale », a déclaré Guterres dans un message présenté par son chef de cabinet, Courtenay Rattray, lors de la Conférence de haut niveau de l’ONU sur la situation des droits de l’homme des Rohingyas et d’autres minorités au Myanmar.

Il a souligné qu’« il ne suffit pas de faire le point sur le statu quo. Il faut également favoriser la solidarité et trouver des solutions », rappelant que les minorités au Myanmar « ont subi des décennies d’exclusion, d’abus et de violences ».

Soulignant la situation des musulmans rohingyas, Guterres a déclaré qu’ils « ont été privés de leur droit à la citoyenneté », contraignant plus d’un million d’entre eux à chercher refuge au Bangladesh.

Des centaines de milliers de Rohingyas ont fui le Myanmar depuis 2017 en raison des répressions violentes menées par l’armée et les groupes armés. La plupart se sont réfugiés au Bangladesh, certains atteignant l’Indonésie après des traversées maritimes périlleuses.

« Rien que ces 18 derniers mois, 150 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, qui a généreusement maintenu ses frontières ouvertes et leur a offert refuge », a déclaré le chef de l’ONU.

Guterres a également averti que « les coupes massives dans l’aide ont limité l’accès aux soins de santé et étouffé les possibilités d’éducation et de moyens de subsistance. L’aide alimentaire risque de s’épuiser à la fin novembre ».

« Nous devons trouver une solution politique durable qui garantisse un avenir pacifique et inclusif pour tout le Myanmar », a-t-il affirmé, appelant à agir sur trois axes essentiels : le respect du droit humanitaire et des droits humains, un accès humanitaire sans entrave, et un renouvellement des investissements humanitaires et de développement.

« La solution à cette crise réside en fin de compte au Myanmar », a-t-il ajouté. « Il ne peut y avoir de paix durable sans véritable cessation des hostilités et sans voie vers la désescalade et le dialogue ».

« Les Rohingyas, et tous les habitants du Myanmar, doivent pouvoir jouer un rôle significatif dans ce processus », a conclu Guterres. « Ils méritent justice, dignité et un retour sécurisé dans leur pays ».

*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore