AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué jeudi que l’accès à l’alimentation dans la bande de Gaza s’est amélioré depuis le cessez-le-feu du 10 octobre, tout en soulignant que les conditions de vie des civils restent extrêmement difficiles.

S’exprimant lors d’une conférence de presse virtuelle, le représentant du PAM pour la Palestine, Antoine Renard, a assuré que la situation avait évolué positivement sur le plan alimentaire. « Nous pouvons confirmer que l’accès à la nourriture s’est considérablement amélioré », a-t-il déclaré.

Il a précisé que les opérations de l’agence onusienne sont désormais pleinement opérationnelles sur le terrain. « L’ensemble de nos réseaux de distribution fonctionne actuellement », a-t-il affirmé, ajoutant que plus d’un million de personnes ont reçu une aide alimentaire, sous forme de colis et de farine de blé.

Selon Renard, cette amélioration est également liée à l’augmentation des flux d’aide humanitaire et commerciale en produits alimentaires entrant dans Gaza.

« En moyenne, les habitants reçoivent désormais deux repas par jour, ce qui marque une nette différence », a-t-il expliqué.

Pour autant, le responsable du PAM a mis en garde contre une lecture trop optimiste de la situation. « L’accès à la nourriture, à lui seul, ne suffit pas », a-t-il insisté, soulignant que « les conditions de vie dans la bande de Gaza restent extrêmement précaires ».

Il a notamment évoqué l’absence d’infrastructures sûres pour la cuisson des aliments, précisant que la grande majorité des habitants utilisent encore des matériaux rudimentaires. « Près de 90 % des moyens de cuisson reposent sur des déchets ou du bois », a-t-il indiqué.

Renard a également rapporté un témoignage recueilli sur le terrain. Une femme rencontrée plus tôt dans la journée lui a confié avoir perdu sa sœur alors qu’elle ramassait du bois à proximité de la « ligne jaune ».

La « ligne jaune » correspond à la première ligne de retrait définie dans la phase initiale de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Elle délimite les zones toujours sous contrôle militaire israélien à l’est de celles où les Palestiniens sont autorisés à circuler à l’ouest.

« Il est important de rappeler que, malgré l’amélioration de l’accès à la nourriture, les conditions de vie à Gaza demeurent extrêmement difficiles », a-t-il conclu.

Bien qu’un cessez-le-feu soit en vigueur depuis deux mois, la situation humanitaire dans la bande de Gaza ne s’est pas améliorée de manière significative, où Israël continue d’imposer de strictes restrictions à l’entrée des camions d’aide, en violation du protocole humanitaire de l’accord.

Depuis octobre 2023, plus de 70 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 171 000 autres blessés dans les attaques israéliennes menées à Gaza, selon les autorités sanitaires locales.

* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme