AA / Paris / Ümit Dönmez

La Présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a dénoncé, ce vendredi, une réaction française "agressive, injustifiée et incompréhensible" sur l'accueil de l'« Ocean Viking ».

Le navire de sauvetage de migrants en mer Méditerranée, au centre de l'attention médiatique et de plusieurs jours de bras de fer entre la France et l'Italie, a accosté à Toulon (Var) ce vendredi matin, pour débarquer les 230 migrants qui étaient à son bord dont 57 enfants.

En fin de matinée, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a fustigé les mesures de rétorsion annoncées par Paris envers Rome ainsi que les déclarations du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

En réaction à la décision italienne de ne pas accueillir le navire de sauvetage de migrants, la France a annoncé, jeudi, qu'elle n'autoriserait pas les 3500 migrants actuellement en Italie et que la France devait prochainement accueillir, à venir sur le sol français.

Gérald Darmanin a promis de tirer "les conséquences" de conflit diplomatique, sur les autres aspects de la "relation bilatérale" franco-italienne. Et le ministre d'ajouter que "l'Italie a été très inhumaine".

"La réaction de la France face à la demande d'accueillir 234 migrants, alors que l'Italie en a accueilli 90 000 seulement cette année, est totalement incompréhensible", a indiqué, jeudi, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, dans un communiqué de presse.

Il a déclaré ne pas comprendre "la raison pour laquelle l'Italie devrait accepter de bon gré ce que les autres ne sont pas disposés à accepter" et estimé que son pays "a affronté jusqu'à présent seul ce problème".

"Les pays d'arrivée ne peuvent pas porter seuls la responsabilité exclusive de gestion des flux", a-t-il souligné, tandis que son homologue français Gérald Darmanin considérait, quelques heures plus tôt en conférence de presse, qu’il "n’y a aucun doute, au regard du droit international et du droit de la mer, que c’était à l’Italie, de désigner un port sûr pour accueillir ce bateau".

"La France prendra, dans les prochaines heures, des mesures de renforcement des contrôles aux frontières intérieures avec l’Italie", a fait savoir Gérald Darmanin, appelant d'autre pays de l'Union européenne (UE), tels que l'Allemagne à en faire de même.

L'Océan Viking avec 230 migrants à bord dont 57 enfants a accosté au port de Toulon, ce vendredi matin.

Il s'agit d'une première pour la France dans la crise des migrants, Paris expliquant que le bateau de l'ONG « SOS Méditerranée » accostait "à titre exceptionnel" et en vertu d'un "droit d'humanité".

Les 230 migrants vont être placés dans une "zone d'attente" sur la presqu'île de Giens pour une durée maximale de vingt jours.

Deux tiers des migrants seront accueillis par neuf pays du bloc européen, sous réserve de remplir les conditions des demandeurs d'asile.

Les exilés qui ne les remplissent pas seront renvoyés dans leurs pays d'origine.