Nucléaire iranien : Paris, Londres et Berlin déclenchent le « snapback » contre l’Iran
- Les six résolutions antérieures, comprenant notamment un embargo sur les armes et des restrictions financières, pourront être automatiquement rétablies

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne ont décidé jeudi 28 août de déclencher le mécanisme de « snapback » au Conseil de sécurité de l’ONU, ouvrant la voie au rétablissement des sanctions internationales levées en 2015.
Par voie d’un communiqué conjoint, les trois capitales ont notifié la « non-conformité manifeste et délibérée » de l’Iran à ses engagements dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPOA). Le texte souligne notamment l’accumulation par Téhéran d’uranium hautement enrichi « dépassant neuf quantités significatives » et la perte de contrôle de l’AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) sur plusieurs sites sensibles.
Les Européens assurent avoir multiplié les initiatives diplomatiques, rappelant les négociations menées entre 2021 et 2022 ainsi qu’une proposition formulée en juillet dernier pour prolonger le mécanisme en échange du retour de l’Iran au respect de ses obligations. Faute de réponse jugée satisfaisante, ils affirment ne plus avoir d’autre choix que d’activer la procédure.
Le déclenchement du snapback ouvre une période de 30 jours au cours de laquelle le Conseil de sécurité pourrait maintenir la levée des sanctions par une résolution. À défaut, les six résolutions antérieures, comprenant notamment un embargo sur les armes et des restrictions financières, seront automatiquement rétablies.
L’Iran a déjà dénoncé cette décision, avertissant qu’un tel geste mettrait fin à toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. Cette escalade intervient à quelques semaines de l’expiration programmée du mécanisme, prévue le 18 octobre 2025, et alors que la Russie tente de promouvoir une résolution concurrente pour empêcher un retour aux sanctions.