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Nucléaire iranien : Macron "plutôt optimiste sur la position de Vladimir Poutine"

– Sur l’Ukraine, en revanche, "un peu moins" optimiste, a concédé Sophie Primas, à l’issue du Conseil des ministres

Ümit Dönmez  | 02.07.2025 - Mıse À Jour : 03.07.2025
Nucléaire iranien : Macron "plutôt optimiste sur la position de Vladimir Poutine"

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Président français Emmanuel Macron est "plutôt optimiste sur la position de Vladimir Poutine" concernant le nucléaire iranien. C'est ce qui ressort de la déclaration ce mercredi 2 juillet de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à l’issue du Conseil des ministres.

Pour rappel, la veille, l'Élysée avait publié un communiqué, précisant que l’échange téléphonique entre le chef d'État français et son homologue russe avait porté principalement sur le programme nucléaire iranien et la guerre en Ukraine.

Emmanuel Macron avait souligné l’urgence que l’Iran se conforme à ses obligations au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), en particulier en coopérant pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), "dont les inspecteurs doivent pouvoir reprendre leur travail sans délai".

Sophie Primas a indiqué que le chef de l’État français s’était montré "plutôt optimiste sur la position de Vladimir Poutine qui s'opposerait effectivement à une sortie de l'Iran de ce traité". La Russie, signataire du TNP, apparaît selon elle comme un acteur dont la position "assez forte et assez cruciale" renforce la perspective d’une issue diplomatique. "C’est donc bien une solution diplomatique qui permette à l’Iran de rester dans ce traité de non-prolifération et de permettre les visites et les contrôles sur le territoire iranien", a-t-elle insisté.

Le communiqué de l’Élysée souligne que les deux présidents ont décidé de "coordonner leurs démarches et de se parler prochainement afin de faire le suivi ensemble sur ce sujet".

Cette déclaration intervient dans le sillage d’un conflit direct de douze jours entre Israël et l’Iran, débutant le 13 juin par une "attaque surprise" israélienne contre des installations nucléaires et militaires iraniennes, faisant plusieurs commandants des Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) et scientifiques clés parmi les victimes, ainsi que plus de 200 civils selon les autorités iraniennes.

Israël a frappé en premier, estimant que Téhéran franchissait des "lignes rouges" avec son programme nucléaire. En représailles, l’Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël, provoquant une vingtaine de morts et une centaine de blessés chez l’adversaire avant que les États-Unis n’interviennent le 21 juin en frappant à leur tour trois sites nucléaires iraniens.

Le cessez-le-feu, négocié avec l’aide de Washington, a été effectif le 24 juin, après qu’Israël a mis fin à ses frappes 12 heures après l’Iran.

- "Un peu moins" optimiste sur l'Ukraine

Sur l’Ukraine, en revanche, le ton était plus réservé. "Un peu moins" optimiste, a concédé Sophie Primas, en réponse à une question sur l’état d’esprit d’Emmanuel Macron. Elle a évoqué des discussions plus secondaires sur un cessez-le-feu, tout en dénonçant des attaques russes "sans précédent, y compris sur des cibles civiles". Elle a également rappelé que "les quartiers d'habitation [étaient] ciblés avec des attaques importantes de drones, avec des attaques de missiles de façon considérable".

Malgré cet échange, "Vladimir Poutine met les mêmes conditions qui, pour l'instant, ne sont pas réunies", a-t-elle résumé, illustrant ainsi les difficultés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu en Ukraine.

Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev.

La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.

La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".

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