AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Président français Emmanuel Macron a conclu samedi soir le sommet pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie à l’Élysée, en saluant la signature d’un « accord historique » entre indépendantistes et non-indépendantistes après dix jours de négociations près de Paris.

Par voie de communiqué, l’Élysée avait annoncé dans l’après-midi la tenue de cette rencontre pour « saluer l’accord signé ce matin ». Cet accord acte la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » au sein de la République française, avec la mise en place d’une nationalité calédonienne, l’intégration du territoire dans la Constitution, des transferts de compétences régaliens conditionnés, et une réforme du corps électoral, avant un référendum de ratification.

Le chef d'État français a tenu à remercier « les responsables politiques qui ont conduit les travaux », ainsi que le Premier ministre François Bayrou, le ministre d’État Manuel Valls et leurs équipes pour leur engagement « sans relâche » au cours des dix derniers jours. Il a également salué « le chemin de stabilité » trouvé, tirant les conséquences des trois référendums d’indépendance (2018, 2020 et 2021) et des violentes émeutes de mai 2024.

Macron a insisté sur l’importance des enjeux économiques, notamment sur le nickel : « C'est bâtir ensemble une filière nickel rentable qui permette à la Nouvelle-Calédonie de financer son développement », a-t-il affirmé. Il a également mentionné les réformes à venir, « l’assainissement des dépenses de fonctionnement » et « la diversification économique » comme axes prioritaires.

Sur le plan institutionnel, le président a salué la formule retenue : « Vous avez inventé un chemin. […] Après deux accords et trois référendums, la Nouvelle-Calédonie, parce que vous avez signé ce matin, ouvre une nouvelle page de son avenir dans un lien serein avec la France ». Selon Macron, cet accord « concilie l’aspiration à l’autodétermination et le lien avec la France d’une manière inédite ».

Le nouveau statut permettra « des transferts de souveraineté dans des domaines régaliens, dans des conditions précises, après un vote à la majorité qualifiée du Congrès et l’assentiment du peuple calédonien », a précisé le chef de l’État. Il a souligné que la création d’une nationalité calédonienne « doit permettre de fonder un destin commun, et en aucun cas de justifier des discriminations ».

Macron a également insisté sur la portée politique du compromis trouvé : « Vous avez fait œuvre de responsabilité, mais surtout, vous avez fait de la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire être en charge du commun, et vous n’avez pas cédé aux facilités du temps ». Il a rappelé que « la politique, c’est reconnaître la part de l’autre » et a salué « un exemple qui force le respect et qui est un modèle ».

Enfin, le président a exprimé sa reconnaissance aux négociateurs : « Vous avez retrouvé à l’issue de ces dix jours les raisons profondes pour lesquelles vous êtes ensemble, en ne cédant rien de vos désaccords […] mais en reconnaissant la part de l’autre ». Il a promis que le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Sénat et lui-même poursuivraient ce travail aux côtés des Calédoniens : « Vous pouvez compter sur moi », a-t-il conclu.

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