AA / Tunis / Fatma Ben Amor

Le président français, Emmanuel Macron, s'est prononcé, ce mercredi depuis Jakarta, sur la situation prévalant dans la Bande de Gaza, évoquant un "désastre" et réitérant son appel à un cessez-le-feu et à l'accès à l'aide humanitaire.

"Nous sommes tous choqués et traumatisés par ce qui se passe à Gaza. Cette crise humanitaire est un désastre", a déclaré Macron en anglais, devant un parterre d'étudiants de l'université de Jakarta.

"Depuis octobre 2023, nous appelons à un cessez-le-feu (...) Depuis lors, nous multiplions les initiatives humanitaires de concert avec l'Egypte, la Jordanie , l'Arabie Saoudite et les Emirats-arabes-unis, ainsi que beaucoup d'autres pays, afin de fournir de l'aide, de la nourriture, de soutenir un grand nombre de personnes et d'essayer de sauver le plus grand nombre de personnes", a noté le président français, soulignant que la situation était arrivée "à un point critique".

Emmanuel Macron a évoqué les priorités qui se posent aujourd'hui, parlant en premier lieu d'"appeler avec véhémence à un cessez-le-feu". "C'est une urgence", a-t-il estimé. Il a ensuite parlé de l'accès à la nourriture, à l'eau, aux soins et à toute l'aide humanitaire, "une urgence absolue", selon lui.

Il a plaidé encore une fois pour la solution à deux Etats, une solution basée selon lui sur "le droit des peuples à avoir un Etat" et "la reconnaissance mutuelle", rappelant la position de son homologue indonésien, Prabowo Subianto, exprimée plutôt dans la journée lors de la conférence de presse conjointe. "Votre président a fait ce matin un discours très important disant que le jour où Israël reconnaitra l'Etat palestinien, je reconnaitrai Israël", a indiqué Macron.

- Renforcer l'indépendance et l'autonomie stratégique

Par ailleurs, le président français s'est longuement étalé sur l'indépendance face aux superpuissances, idée phare de cette tournée en Asie du Sud-Est, lors de laquelle la France s'est posée comme "troisième voie".

"Nous devons diversifier nos amis afin de ne dépendre de personne", a souligné le locataire de l'Elysée.

Et de noter : "Nous croyons que nous pouvons travailler beaucoup plus ensemble pour préserver la stabilité, la paix, la prospérité, que nous pouvons résister au désordre de ce monde, que nous pouvons travailler beaucoup plus ensemble en termes de défense, d'énergie, de recherche, d'industrie, d'alimentation".

"Dans ce nouvel ordre de superpuissances (...) travailler ensemble pourrait renforcer notre propre indépendance et notre autonomie stratégique, et c'est l'ADN de notre partenariat", a-t-il encore indiqué.

Evoquant la "stratégie indopacifique de la France", il a affirmé : "Dans cette partie du monde, nous ne voulons pas nous aligner à la chine, mais nous ne voulons pas non plus de confrontation avec la Chine. Nous ne voulons pas être dépendants des Etats-Unis, nous voulons agir pour notre propre souveraineté. C'est pour cette raison que nous voulons travailler beaucoup plus avec l'Indonésie".

Dans le cadre d'une tournée en Asie du Sud-Est, Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir au Vietnam. Il s'est envolé mardi pour l'Indonésie. Il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.