"Nous ne voulons pas dépendre des grandes puissances", déclare Macron depuis Hanoï
- "Par la désinhibition des superpuissances, tout peut basculer", a estimé le président français devant des étudiants vietnamiens

Tunisia
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le président français, Emmanuel Macron, a plaidé, ce mardi depuis la capitale vietnamienne Hanoï, pour "un chemin de liberté" face aux deux superpuissances "désinhibées" qui mettent en péril la région.
"Nous ne voulons pas dépendre des grandes puissances", a-t-il déclaré devant des étudiants vietnamiens de l’Université des sciences et techniques de Hanoï, dernière étape de sa visite au Vietnam.
Parlant du monde d'aujourd'hui, a il dépeint un monde "des plus bousculés" où "quelque chose s'est déréglée". C'est "résolument plus bousculé que celui que ma génération, quand on était à votre place, a eu à vivre", a-t-il dit aux étudiants.
"On vit une très grande transition géopolitique (...) parce qu'au fond, si j'étais venu vous voir il y a peut-être même simplement dix ans, je vous aurais parlé d'un monde confiant, sûr de lui-même", a-t-il noté, poursuivant : "Ce n'est pas le discours que je peux vous tenir aujourd'hui".
Et d'expliquer : "Au moment où je vous parle, on a la guerre à Gaza au Proche-Orient, on a la guerre sur le continent africain, on a la guerre en Europe avec la guerre d'agression russe en Ukraine, et au-delà de ces guerres qui sont évidemment pour nous des combats géopolitiques de chaque jour (...) nous avons des grandes puissances du monde qui ont décidé de ne plus respecter le droit international et de plus vouloir la paix".
A l'intention de Pékin, il a estimé qu'être obligé de rappeler "que la liberté de navigation, la liberté maritime est importante pour la mer de Chine méridionale, c'est bien que quelque chose se passe qui inquiète tout le monde".
"La conflictualité qu'il y a entre la Chine et les États-Unis d'Amérique est un fait géopolitique qui fait peser l'ombre portée du risque d'un conflit beaucoup plus large dans cette région majeure", a averti le président français.
Taclant également les États-Unis, il a déclaré : "A cela s'ajoutent les dérèglements de la coopération internationale -plusieurs puissances ont décidé de se retirer des Accords de Paris- et maintenant le commerce international, qui était aussi régi par des règles (...) Cette question est devenue caduque puisque la première économie du monde décide de ne plus les respecter. Et elle met des tarifs qui changent selon les matins où on se réveille".
"Nous vivons dans un monde où en particulier par la désinhibition des superpuissances, tout peut basculer", a signalé Emmanuel Macron.
"J'ai un de mes prédécesseurs qui a dit qu'on est une puissance moyenne. On n'aime pas tellement dire ça en fait, on est assez fiers", a-t-il dit, ajoutant : "On est une grande puissance, on est une grande puissance militaire, géopolitique, mais on est lucide, nous ne sommes pas une de ces deux grandes puissances au monde et le Vietnam non plus".
"Nous ne voulons pas dépendre des grandes puissances. Nous voulons coopérer mais en choisissant", a-t-il affirmé.
Et d'insister : "Notre objectif pour les années qui viennent et sans doute au moins pour la décennie à venir, ça va être de réduire notre dépendance et de bâtir un chemin de liberté, cette liberté de la souveraineté".
Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir au Vietnam, première étape d'une tournée en Asie du Sud-Est. Il s'est envolé ce mardi vers 11h00 GMT pour l'Indonésie. Il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.
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