AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc

La France fait face à un épisode hivernal précoce marqué par neige, verglas et températures polaires, bien en dessous des normales de saison.

La ville de Metz connaît son premier jour de neige de cette fin d'année, avec -4,4 °C jeudi matin. À Besançon, le givre s’installe et le froid devrait s’intensifier dans les jours à venir, accompagné de l’arrivée de la neige.

Avec l’arrivée du froid polaire et du gel, les conditions de travail sur les chantiers se compliquent. Le gel oblige à racler le sol et à reporter les coulées de béton aux rares périodes où la température devient positive. Les salariés ont expliqué à France Télévisions, le groupe audiovisuel public français, qu’ils devaient "s’adapter" pour travailler malgré le froid.

Les maraîchers prennent également des mesures pour protéger leurs cultures. Selon la même source, les voiles d’hivernage permettent de maintenir la chaleur du sol et de limiter les pertes liées au froid. Ils ont précisé qu’un gel intense et prolongé pourrait compromettre leurs productions.

Certaines entreprises enregistrent une hausse d’activité liée au froid, notamment pour les livraisons de bois de chauffage. Les clients ont été surpris par ces températures exceptionnellement basses pour la période, arrivées plus tôt dans la saison qu’à l’accoutumée.

Météo-France prévoit un renforcement du froid dans les prochains jours, avec des températures pouvant atteindre par endroits jusqu’à 10 °C sous les normales de saison. Une dépression devrait entraîner la descente d’air polaire humide, provoquant neige et verglas sur plusieurs régions. La neige pourrait toucher l’Ile-de-France jeudi.

Certains climatologues avaient également rappelé que cet épisode de froid intense ne contredisait pas le réchauffement climatique. Selon Science & Vie, magazine scientifique français, le réchauffement rapide de l’Arctique affaiblissait le jet-stream, ce qui pouvait favoriser des ondulations laissant descendre de l’air polaire vers les latitudes moyennes.

Le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) avait mis en avant un « paradoxe énergétique » : même si les hivers étaient globalement plus doux, des épisodes de froid restaient possibles et pouvaient provoquer des pics de demande en chauffage.

Enfin, Météo‑France indiquait que les vagues de froid les plus extrêmes deviendraient plus rares avec le changement climatique, bien que des épisodes comme celui-ci continuent de se produire.