Navi Pillay : Les autorités israéliennes sont responsables de 'crimes de guerre' et de 'crimes contre l'humanité'
- Selon la Présidente de la Commission d’enquête de l'ONU sur les territoires palestiniens occupés, des décennies de violence et de représailles contre les Palestiniens ont précédé l'attaque du 7 octobre contre Israël
Geneve
AA / Genève / Peter Kenny
L'attaque du 7 octobre contre Israël et l'opération militaire qui s'en est suivie à Gaza ne sont pas venues de nulle part, puisqu'elles ont été précédées par des décennies de violence et de représailles contre les Palestiniens, a déclaré, mercredi, Navi Pillay, Présidente de la Commission d’enquête sur les territoires palestiniens occupés.
Navi Pillay est une juge sud-africaine, ancienne Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et présidente de la commission d'enquête des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est et Israël.
« En ce qui concerne les opérations militaires et les attaques d'Israël à Gaza à partir du 7 octobre, nous concluons que les autorités israéliennes sont responsables de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a déclaré Pillay.
Ces crimes comprennent « l'extermination, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils et des biens à caractère civil, le meurtre ou l'homicide volontaire, l'utilisation de la famine comme arme de guerre, le transfert forcé, la persécution sexiste visant les hommes et les garçons palestiniens, la violence sexuelle et sexiste assimilable à la torture, et les traitements cruels ou inhumains ».
Dans un rapport présenté au Conseil des droits de l'homme, la présidente de la commission d'enquête des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés a déclaré que le monde était confronté au plus grand risque d'impunité pour les violations du droit international, à moins que les auteurs ne soient tenus de rendre des comptes et que justice ne soit rendue à toutes les victimes.
« L'attaque du 7 octobre en Israël et l'opération militaire israélienne qui s'en est suivie à Gaza, ne sont pas venues de nulle part. Elles ont été précédées par des décennies de violence et de représailles, de spoliation, d'occupation illégale et de déni du droit des Palestiniens à l'autodétermination », a déclaré Pillay.
** Le rapport sera présenté à l'Assemblée générale des Nations unies
La Présidente de la Commission d’enquête sur les territoires palestiniens occupés a indiqué que son rapport serait présenté à l'Assemblée générale des Nations unies en octobre.
Elle a déclaré qu'au cours des huit mois écoulés depuis le 7 octobre, date à laquelle des militants de Gaza ont lancé des attaques contre Israël, des dizaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes ont été tués et blessés.
La commission présidée par Pillay mène depuis le 7 octobre deux enquêtes parallèles : l'une sur les attaques menées par le Hamas et d'autres factions armées palestiniennes en Israël les 7 et 8 octobre, l'autre sur les opérations militaires israéliennes et les attaques menées à Gaza entre le 7 octobre et le 31 décembre de l'année dernière,
« Des milliers de Palestiniens ont été arrêtés et sont détenus en isolement, et 120 prisonniers israéliens sont toujours détenus à Gaza », a déclaré Pillay, ajoutant : « L'énormité de cette tragédie nous bouleverse et nous sommes profondément affectés par l'immense souffrance humaine ».
Elle a rappelé que le droit international comporte des règles strictes et claires sur la conduite de la guerre et la légitime défense.
L'un de ces principes fondamentaux, que soulignent les conclusions de la commission Pillay, est que l'action illégale d'une partie à un conflit armé ne justifie pas l'action illégale d'une autre partie.
« Israël a le droit de protéger ses citoyens de la violence des groupes armés palestiniens, mais, ce faisant, il doit se conformer au droit international », a déclaré Pillay.
Et d'ajouter : « Le Hamas et les groupes armés palestiniens doivent également se conformer au droit international ».
La commission dirigée par Pillay a constaté que le nombre considérable de victimes civiles à Gaza et la destruction généralisée de biens et d'infrastructures civils, étaient le résultat inévitable d'une stratégie intentionnelle visant à causer un maximum de dégâts.
La présidente de la commission onusienne a déclaré que les israéliens n'avaient pas tenu compte des obligations juridiques de distinction, de proportionnalité et de précautions adéquates.
« Israël a également transféré de force la quasi-totalité de la population dans de petits espaces qui ne sont ni sécurisés ni habitables », a déclaré Pillay.
« L'utilisation délibérée d'armes lourdes à grande capacité de destruction dans des zones densément peuplées constitue une attaque intentionnelle et directe contre la population civile », a-t-elle conclu.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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