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Nationalisation d’ArcelorMittal : les sidérurgistes manifestent à Paris pour appuyer la proposition de LFI

– Des centaines de métallurgistes se mobilisent devant l’Assemblée pour soutenir la loi portée par Aurélie Trouvé.

Ümit Dönmez  | 27.11.2025 - Mıse À Jour : 27.11.2025
Nationalisation d’ArcelorMittal : les sidérurgistes manifestent à Paris pour appuyer la proposition de LFI Mohamad Alsayed - Anadolu

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Les salariés des sites français d’ArcelorMittal se sont rassemblés jeudi devant l’Assemblée nationale à Paris, à l’appel de la CGT, pour soutenir la proposition de loi déposée par La France insoumise (LFI) visant à nationaliser les activités françaises du géant sidérurgique.

Selon le correspondant d'Anadolu, présent sur place, plusieurs centaines de manifestants étaient présents, dont une cinquantaine venus de Florange et de Gandrange, en Moselle.

La députée LFI Aurélie Trouvé, qui porte le texte dans le cadre de la niche parlementaire de son groupe, ainsi que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sont venus à la rencontre des manifestants. Ils ont souligné que « les mois à venir sont décisifs parce que ArcelorMittal refuse obstinément d’investir pour décarboner l’acier ». Selon elle, l’enjeu est aussi démocratique : faire entrer dans l’hémicycle les luttes des travailleurs.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était également présente pour soutenir l’initiative. Le texte déposé par LFI entend forcer l’État à reprendre la main sur un secteur stratégique, en invoquant la nécessité d’une réindustrialisation écologique, alors que les engagements climatiques de la France imposent de transformer profondément la filière sidérurgique.

Le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, a réagi dans la matinée sur France Info. Il considère que « la nationalisation est une mauvaise solution », estimant que « les sites sont exposés aux surcapacités mondiales et aux importations destructrices des marchés européens », et que « la nationalisation ne règle en rien ce problème ».

Le débat renvoie à un précédent historique : la nationalisation d’Usinor en 1982 par le gouvernement socialiste, suivie d’une re-privatisation en 1995, avant la fusion qui donnera naissance à Arcelor en 2001. Le groupe est ensuite passé sous le contrôle du milliardaire Lakshmi Mittal la même année.

La proposition de loi de LFI a peu de chances d’aboutir dans sa forme actuelle, le gouvernement ne s’étant pas exprimé en sa faveur et la majorité présidentielle s’opposant régulièrement aux nationalisations. Mais cette initiative permet de remettre à l’agenda politique les conditions de la transition industrielle dans un secteur clef pour la souveraineté économique et climatique du pays.


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