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Médias : La délégation de négociateurs israéliens refuse le retour "inconditionnel" des déplacés au nord de Gaza

- La délégation de négociateurs rentrera du Qatar samedi soir, "ce qui pourrait indiquer un manque d'avancées dans les négociations", selon la télévision privée israélienne Channel 12

Said Amori  | 24.03.2024 - Mıse À Jour : 24.03.2024
Médias : La délégation de négociateurs israéliens refuse le retour "inconditionnel" des déplacés au nord de Gaza

Israel

AA / Jérusalem/ Said Amori

La délégation de négociateurs envoyée par Tel-Aviv au Qatar a refusé le retrait des forces de l'armée israélienne de la Bande de Gaza et le retour "inconditionnel" des déplacés palestiniens dans leurs maisons au nord de la Bande de Gaza, selon les médias israéliens.

La télévision privée israélienne, Channel 12, a rapporté, samedi, que "la délégation israélienne au Qatar a refusé le retrait des forces de l'armée israélienne de la Bande de Gaza et le retour inconditionnel des déplacés dans leurs maisons dans le nord de la Bande de Gaza."

La chaîne israélienne a indiqué que la délégation israélienne chargée des négociations retournera en Israël ce soir (samedi), expliquant que le retour des membres de la délégation israélienne en Israël ce soir, pourrait indiquer un manque d'avancées dans les négociations.

Selon la chaîne, la délégation a proposé, lors des discussions qu'elle a eues à Doha, que, dans la première phase de l'accord d'échange, 40 prisonniers détenus israéliens soient libérés vivants.

Israël a proposé un retour limité à 2 000 personnes déplacées par jour dans le nord de la Bande de Gaza, et ce, deux semaines après le début du cessez-le-feu.

La chaîne a également rapporté que la délégation israélienne, conduite par le chef du Mossad David Barnea, a rejeté la demande du Hamas de libérer 30 prisonniers condamnés à la prison à vie pour chaque femme soldat enlevée, et n'a offert que cinq prisonniers en échange de leur libération.

Selon Channel 12, dans le cadre des discussions qui se déroulent dans la capitale qatarie, Doha, Israël a exigé le retour des dépouilles de deux prisonniers capturés dans la Bande de Gaza en 2014, en échange de la libération des prisonniers palestiniens qui avaient été libérés dans le cadre de l'accord Shalit (en 2011) et qui avaient ensuite été de nouveau arrêtés.

Israël détient au moins 9 100 Palestiniens dans ses prisons, selon des sources palestiniennes officielles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza est entouré de mystère, compte tenu du refus du Hamas de révéler un nombre exact et de la répartition des prisonniers dans plusieurs sites de la Bande de Gaza.

Alors que les médias israéliens évoquent un nombre de prisonniers détenus à Gaza compris entre 240 et 253, dont 3 libérés et 105 relâchés par le Hamas lors d'un échange de prisonniers en novembre 2023, le mouvement palestinien fait état de la mort de 70 autres prisonniers à la suite des bombardements israéliens.

Des négociations indirectes se poursuivent à Doha entre Israël et le Hamas, avec la médiation du Qatar et de l'Égypte et la participation des États-Unis, en vue de parvenir à un cessez-le-feu et à un échange de prisonniers.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza, depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, qui aurait coûté la vie à près de 1 200 Israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 32 142 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 74 412 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires de la Bande de Gaza.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, sur fond de blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, ainsi que l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave palestinienne ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance, rendue en janvier, a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et à garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Les hostilités se sont toutefois poursuivies sans relâche et les livraisons d'aide restent très insuffisantes pour faire face à la catastrophe humanitaire dont pâtit le territoire palestinien assiégé.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj


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