Myanmar : les manifestations se poursuivent malgré la répression sanglante

AA / Yangon

Plusieurs villes du Myanmar ont été les théâtres de manifestations s’opposant au coup d'État militaire, malgré le recours à la répression sanglante par les autorités contre les manifestants, selon les médias locaux.

Le journal local "Monywa" a rapporté que "plus de 100 000 personnes ont participé jeudi à des manifestations dans plusieurs régions du Myanmar".

Le bilan des manifestations anti-coup d'État est passé à 38 morts sous les balles des forces de l’ordre, depuis l’instauration du régime militaire dans le pays qui a commencé au début du mois de février.

Or, les manifestants ont pris diverses mesures pour se protéger ce jeudi en se rassemblant dans les quartiers plutôt que sur les principaux sites de contestation.

À Yangon, les artères principales et les rues ont été fermées par des barricades de fortune et des sacs de sable pour entraver les charges des forces de l’ordre.

L'un des manifestants a déclaré dans la ville d'Ahlon, située à l'ouest de Yangon, que les rues se transformeraient en un "champ de bataille dans le cas d’un rassemblement d’une foule importante, et pour cette raison, les manifestants se rassemblent plutôt dans leurs propres quartiers".

Le manifestant, qui a tenu à garder l’anonymat, a affirmé à l'Agence Anadolu : "Cela signifie que le Conseil militaire devra déployer des forces dans toute la ville".

Dans le quartier nord d'Ocalapa, à l'est de Yangon, au moins 22 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre, lors des manifestations du mercredi.

"Les forces se sont comportées comme si elles étaient sur un champ de bataille face aux manifestants dans la ville", a déclaré Khin Zaw Win, directeur de l'Institut de recherche Tamadipa, basé à Yangon.

Zaw Win a affirmé, à l'Agence Anadolu, que "les forces de police ont tiré sur les citoyens sans discernement, et leurs forces ont fait irruption dans les magasins et les maisons et les ont pillées".

Les autorités ont arrêté des centaines de personnes à Yangon, dont 4 secouristes volontaires qui aidaient des manifestants blessés dans le nord d'Ocalapa.

Les villes du Myanmar ont vu mourir de nombreux manifestants aux mains des forces de l’ordre lors des manifestations de mercredi, notamment Mandalay et Monywa.

Les chefs de l'armée ont procédé à un coup d'État, au début du mois de février dernier, suivi de l'arrestation de hauts dirigeants du pays, dont le président Win Myint et la chancelière Aung San Suu Kyi.

À la suite du coup d'État, des manifestations populaires ont eu lieu dans tout le pays contre les putschistes et l'administration militaire a annoncé l’instauration de la loi martiale dans 7 régions des villes de Yangon et de Mandalay.

*Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.