Myanmar – Condamnation d’Aung San Suu Kyi : "grave préoccupation" du Canada
- Selon un communiqué du ministère canadien des Affaires étrangères.

Canada
AA / Montréal / Hatem Kattou
Le Canada a condamné, lundi, « l’issue du jugement des dirigeants civils du Myanmar détenus et démocratiquement élus, notamment la conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi et le président Win Myint ».
C’est ce qui ressort d’un communiqué mis en ligne, lundi, par le ministère canadien des Affaires étrangères sur son site électronique.
« Le Canada est profondément préoccupé par les récents événements au Myanmar, y compris l’utilisation par le régime de la force meurtrière contre des manifestants et des civils non armés et pacifiques, ainsi que par ses arrestations et détentions continues de manifestants, de politiciens, de civils, de militants de la société civile, de journalistes et de partisans de la démocratie », lit-on dans le communiqué.
« Les condamnations d’aujourd’hui font suite aux procès qui n’ont respecté aucune norme d’impartialité et sont empreints du mépris flagrant du régime pour les droits de la personne et l’indépendance judiciaire », dénonce la diplomatie canadienne.
« L’indépendance judiciaire est fondamentale pour l’Etat de droit et essentielle pour tout gouvernement démocratique et responsable », poursuit le texte.
« Le Canada demande la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les prisonniers politiques, ainsi que la cessation immédiate de la violence », indique la même source.
Le Canada demande également que « toutes les parties fassent preuve de la plus grande retenue », réitérant son « plein appui aux efforts en cours de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et de l’envoyé spécial du président de l’ANASE, en étroite collaboration avec l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU ».
Un tribunal spécial du Myanmar a condamné lundi la conseillère d'État évincée Aung San Suu Kyi à quatre ans de prison pour "incitation à la violence et violation des restrictions liées au coronavirus", selon un responsable juridique.
La junte militaire du Myanmar a pris le pouvoir le 1er février dernier après des allégations de fraude lors des élections générales de novembre 2020 et des tensions politiques dans le pays.
L'armée a arrêté des dirigeants et des responsables du parti au pouvoir, la Ligue nationale pour la démocratie, dont la dirigeante de facto Aung San Suu Kyi, et a déclaré l'état d'urgence pour un an.
Selon l'Association de soutien aux prisonniers politiques du Myanmar (AAPP), plus de 1 100 personnes ont été tuées et plus de 9 000 manifestants ont été arrêtés lors de la répression des manifestations populaires et du soulèvement contre le pouvoir des militaires.