AA / Washington / Diyar Guldogan

Des sénateurs républicains ont adressé, mardi, une lettre aux responsables de l'administration Biden les invitant à "rétablir l'ordre" dans les universités des États-Unis, où les manifestations pro-palestiniennes s'intensifient.

Le sénateur Tom Cotton, à la tête de 26 de ses collègues républicains du Sénat, a adressé une lettre au ministre de la Justice Merrick Garland et au ministre de l'Education Miguel Cardona, les enjoignant de "rétablir l'ordre sur les campus qui ont été fermés par des hordes d'antisémites qui s'en prennent aux étudiants juifs".

Ce courrier intervient alors que des manifestations contre la guerre menée par Israël à Gaza ont pris de l'ampleur dans quelques universités américaines, dont l'université de Columbia, l'université de New York et l'université de Yale, et que les autorités s'efforcent de désamorcer ces mouvements de protestation.

"Vous devez prendre des mesures pour rétablir l'ordre et protéger les étudiants juifs sur nos campus universitaires. Le président (Joe) Biden a publié, dimanche, une déclaration censée condamner la flambée d'antisémitisme. Si cette déclaration est sérieuse, elle doit s'accompagner d'une action immédiate de la part de vos départements", écrivent-ils dans la lettre.

Les sénateurs ont demandé à Garland et Cardona de présenter d'ici mercredi une communication sur les efforts déployés pour protéger les étudiants juifs.

Plus de 130 personnes ont été arrêtées au cours de la nuit à l'université de New York, à Manhattan, lors de manifestations pro-palestiniennes.

La répression à l'université de New York est intervenue quelques heures après l'arrestation de 45 personnes par la police à l'université de Yale à New Haven, dans le Connecticut, au lendemain de l'annonce par l'université Columbia de New York du passage aux cours en ligne en raison des manifestations pro-palestiniennes.

Plus de 100 étudiants, dont la fille de la représentante américaine Ilhan Omar, ont été arrêtés à Columbia, jeudi, alors qu'ils organisaient un sit-in. La présidente de Columbia, Minouche Shafik, a fait appel à la police de New York (NYPD) pour faire évacuer les manifestants.

Les dix républicains new-yorkais siégeant à la Chambre des représentants des États-Unis ont exhorté Minouche Shafik à démissionner lundi. Dans une lettre adressée à Shafik, les parlementaires conservateurs ont déclaré que "l'anarchie s'est emparée" du campus de Manhattan et l'ont accusée de ne pas fournir aux étudiants "un environnement éducatif sûr".

Les manifestants exigent que les universités boycottent les entreprises liées à Israël et condamnent l'assaut israélien sur Gaza. Les manifestants du camp adverse, qui soutiennent Israël, affirment que les manifestations virent à l'antisémitisme et font que les étudiants juifs ne se sentent plus en sécurité.

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière lancée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas. Tel-Aviv affirme que près de 1 200 personnes ont été tuées dans l'attaque du Hamas.

Le bilan de l'offensive menée par Israël depuis lors fait état de 34 183 Palestiniens tués et 77 143 autres blessés, tandis que 85 % de la population de Gaza a été poussée à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, et que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël a également pris pour cible les établissements d'enseignement supérieur de Gaza, les 12 principales universités ayant été détruites.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a signalé séparément des destructions massives dans le réseau tentaculaire d'écoles qu'elle gère dans l'enclave côtière.

Israël poursuit sa guerre meurtrière malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu immédiat, faisant également fi des premières poursuites engagées à son encontre devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide".

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj