Mort de Mario Vargas Llosa, dernier géant de la littérature latino-américaine
- Il avait reçu le prix Nobel de littérature en 2010 "pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec"

Peru
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
L'écrivain péruvien naturalisé espagnol, Mario Vargas Llosa, dernier géant de la littérature latino-américaine, est décédé le dimanche 13 avril à Lima, capitale du Pérou, à l'âge de 89 ans, a annoncé son fils sur le réseau social X.
"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons que notre père, Mario Vargas Llosa, est décédé aujourd'hui à Lima, paisiblement entouré de sa famille", a écrit Alvaro Vargas Llosa.
Prix Nobel de littérature (2010) "pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec", le dernier monstre sacré de la littérature latino-américaine a publié son dernier roman "Le dedico mi silencio" en 2023.
Selon sa famille, il vivait depuis quelques mois en retrait de la vie publique à Lima.
Né en 1936 dans la ville péruvienne d’Arequipa, Mario Vargas Llosa grandit entre la Bolivie et le Pérou, élevé par sa mère et ses grands-parents maternels. Après des études de lettres et de droit à l'université San Marcos de Lima, il quitte la capitale péruvienne pour l'Espagne puis pour Paris. C'est à Paris qu'il rédige en 1963 "La Ville et les Chiens", ouvrage traduit presque aussitôt dans une vingtaine de langues, qui fait de lui un auteur de renom.
Mario Vargas Llosa est un auteur prolifique. Il s'est essayé à tous les genres, du roman à l'essai en passant par le théâtre, et même à des scénarios pour le cinéma.
Avec des opinions qui passent progressivement du communisme au libéralisme, il s'engage en politique et ira jusqu'à se porter candidat à la présidence du Pérou en 1990. Il est battu au second tour par Alberto Fujimori. C'est à la suite de cette défaite qu'il quitte le Pérou pour s'établir à Madrid.
Avec Julio Cortazar, Carlos Fuentes, Juan Rulfo, Gabriel Garcia Marquez, Juan Carlos Onetti et José Donoso, Mario Vargas Llosa est considéré comme l'un des grands noms du boom de la littérature latino-américaine des années 1960.
Son amitié brisée avec Gabriel Garcia Marquez est sans doute la rivalité la plus célèbre, et la plus mystérieuse, de l'histoire littéraire sud-américaine. Complices pendant des années, leur amitié très forte s'achève brutalement le 12 février 1976 lorsque Marquez reçoit un coup de poing en plein visage de la part de Vargas Llosa dans le hall d'un cinéma de Mexico. Les motifs de cette querelle restent flous mais seraient d'ordre privé.
Gabriel Garcia Marquez et Mario Vargas LIosa ne se reverront plus. Des décennies durant, ils refusèrent de révéler la moindre information sur le sujet. Après la mort de Marquez en 2014, Vargas LIosa affirme avoir noué un pacte avec lui pour garder à jamais le silence sur la cause de cette amitié brisée. Il tiendra sa promesse jusqu'à la fin.