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Modi : "L’Inde veut la paix après le conflit frontalier avec la Chine"

- Le PM Modi tient une réunion de haut niveau sur l'affrontement frontalier entre l'Inde et la Chine qui a tué 20 soldats indiens

1 23  | 17.06.2020 - Mıse À Jour : 17.06.2020
Modi : "L’Inde veut la paix après le conflit frontalier avec la Chine"

Ankara

AA - NEW DELHI, Inde

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a déclaré mercredi que New Delhi souhaitait la paix avec Pékin suite à un affrontement entre les militaires de deux pays dans le Jammu-et-Cachemire, qui a tué au moins 20 soldats indiens en début de semaine.

"L'Inde veut la paix, mais elle est capable de donner une réponse appropriée si on l'y incite, quelle que soit la situation", a déclaré M. Modi lors d'une vidéoconférence avec le ministre de l'intérieur Amit Shah et les chefs de gouvernement de 15 États, dont Delhi, et des territoires de l'union.

Dans son discours d'ouverture, Modi a présenté ses condoléances suite au décès des 20 soldats indiens qui ont perdu la vie lors d'un violent affrontement entre les deux pays dans la nuit de dimanche à lundi, dont un commandant.

"Je voudrais assurer à la nation que le sacrifice de nos jeunes soldats ne sera pas vain. Pour nous, l'unité et la souveraineté du pays sont les plus importantes. Le pays tout entier est avec les familles de ceux qui ont sacrifié leur vie pour le pays", a déclaré Modi.

Plus tôt dans la journée, Rahul Gandhi, le principal leader du parti d'opposition, le Congrès national indien, a interrogé Modi sur la stratégie du gouvernement.

"Pourquoi le Premier ministre est-il silencieux ? Pourquoi se cache-t-il ? Assez, c'est assez. Nous devons savoir ce qui s'est passé. Comment la Chine ose-t-elle tuer nos soldats ? Comment osent-ils prendre nos terres ?’’, a partagé Gandhi dans une publication sur Twitter.

Des semaines de tension

L'escalade massive de lundi est survenue après des semaines de tension à la ligne de contrôle effectif (LAC) entre les deux pays.

Les conflits à la frontière, qui ont débuté le 5 mai, dans la vallée de Galwan, dans la région de haute altitude du Ladakh, au nord, puis au col de Naku La, dans le nord-est du Sikkim, trois jours plus tard, ont conduit à une impasse militaire et diplomatique entre les deux pays.

Des milliers de soldats des deux côtés ont campé le long de la ligne de contrôle effectif (LAC) non délimitée.

L'incident s'est produit au moment où un processus de "désescalade" était en cours dans la vallée.

La présidente par intérim du parti du Congrès, Sonia Gandhi, a interrogé Modi sur la "stratégie de son gouvernement pour faire face à la situation à la frontière".

"Aujourd'hui, alors que la colère règne dans le pays à propos de cet incident, le Premier ministre devrait se présenter et dire la vérité au pays sur la façon dont la Chine a occupé notre terre et pourquoi nos 20 soldats ont perdu la vie", a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que son parti se tient aux côtés de l'armée et du gouvernement en cette période de crise, se disant "confiante que le pays s'unira pour faire face à l'ennemi".

Au même moment, la Confederation of All-India Traders a annoncé un boycott des importations chinoises malgré la perte d'activité. Le groupe, qui représente plus de 70 millions de commerçants en Inde, a exhorté le gouvernement à prendre des mesures immédiates pour mettre un frein à la domination chinoise.

Aussi ont-ils demandé que les célébrités indiennes cessent de soutenir les marques chinoises.

L'Inde a confirmé mardi qu'au moins 20 soldats de ses troupes, dont un officier, ont été tués dans la région du Ladakh oriental, le long de la ligne de contrôle effectif (LAC), la frontière de facto entre l'Inde et la Chine dans la zone contestée.

Les derniers affrontements frontaliers entre la Chine et l'Inde ont commencé le 5 mai dans la vallée de Galwan au Ladakh, suivis d'un autre dans le col de Nakula, dans la province indienne du Sikkim, au nord-est du pays, trois jours plus tard.

Différend frontalier entre l'Inde et la Chine

L'Inde et la Chine se partagent 4 056 kilomètres de la frontière connue sous le nom de LAC, qui traverse le territoire de l'union du Ladakh et de quatre États indiens : Uttarakhand, Himachal Pradesh, Sikkim, et Arunachal Pradesh. Du côté chinois, la ligne traverse la région autonome du Tibet.

Le conflit est un héritage colonial entre l'Inde britannique et le Tibet. Lorsque la Chine a annexé le Tibet en 1950-51, elle a revendiqué des terres historiques qui faisaient autrefois partie du Tibet et a commencé à construire une route de 1 200 km (750 km) reliant le Xinjiang et l'ouest du Tibet. Quelque 179 km de cette route s'étendaient au sud de la ligne Johnson à travers la région d'Aksai Chin revendiquée par l'Inde.

Sous la direction du Premier ministre indien de l'époque, Jawaharlal Nehru, et de son homologue chinois, Zhou Enlai, des responsables des deux pays ont tenu des discussions pour régler les conflits frontaliers. Mais les pourparlers ont échoué et les tensions se sont aggravées jusqu'à la guerre sino-indienne de 1962, qui a fait près de 3 000 victimes du côté indien et 700 du côté chinois.

Après la guerre, la démarcation de la frontière a existé en tant que ligne de cessez-le-feu informelle jusqu'en 1993, lorsque son existence a été officiellement acceptée comme LAC dans un accord bilatéral.

En 1988, les deux pays ont mis en place un groupe de travail commun pour délimiter les frontières. En 1993, ils ont convenu de maintenir la paix et la tranquillité aux frontières, en ordonnant à leurs militaires de patrouiller dans les zones sans armes, et de se prévenir mutuellement avant de patrouiller.


Traduit de l’anglais par Cécile Pani

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