Mobilisation du 10 septembre : transports paralysés, blocages annoncés et premières tensions de l’après-Bayrou
- Perturbations massives dans les transports, blocages ciblés et dispositif policier renforcé attendus demain à Paris et en France.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La journée du 10 septembre s’annonce tendue en France. Alors que le mouvement citoyen "Bloquons tout" appelle à des actions de blocage dans tout le pays, les autorités se préparent à des perturbations majeures, en particulier dans les transports.
Par voie de communiqués et d’annonces officielles, la SNCF a prévenu que le réseau Transilien et plusieurs RER seront touchés par la grève, en Île-de-France. Les lignes B, C, D, E, ainsi que les lignes H, J, K, L, N, P, R et U connaîtront de fortes perturbations. La RATP s’attend également à des ralentissements. Si les TGV devraient circuler presque normalement, les trains régionaux, Intercités et TER seront largement impactés.
Au-delà des trains, la mobilisation du 10 septembre vise des points stratégiques : périphérique parisien, dépôts de carburants, plateformes logistiques et gares pourraient être ciblés par des actions de blocage. Des occupations symboliques de bâtiments publics et des péages gratuits sont aussi envisagés. En tout, près d’une centaine d’actions sont recensées en région parisienne, et plus de six cents sur l’ensemble du territoire.
Cette mobilisation se déroule dans un contexte politique inédit. Le 8 septembre, François Bayrou et son gouvernement ont été renversés à l’Assemblée nationale après un vote de confiance massivement rejeté. Sa chute ouvre une période d’instabilité institutionnelle qui nourrit la contestation sociale. Le 10 septembre devient ainsi le premier grand rendez-vous de la rue dans l’après-Bayrou.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a averti que les forces de l’ordre "ne toléreront aucune dégradation, aucun blocage" et qu’elles "interviendront systématiquement". Il a expliqué que l’appel à "bloquer tout" a été largement repris par l’ultragauche, ce qui laisse craindre "des actions plutôt dures". Des blocages du périphérique, des dépôts d’hydrocarbures ou encore des actes de sabotage sur les transports figurent parmi les risques identifiés. Pour y faire face, environ 80 000 policiers et gendarmes seront déployés.
L’incertitude demeure quant à l’ampleur de la mobilisation. Les services de renseignement anticipent environ 100 000 participants, mais soulignent le caractère imprévisible d’un mouvement sans organisation centrale ni interlocuteurs désignés.