AA / Paris / Ümit Dönmez

À la veille du mouvement "Bloquons tout", le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a averti que les forces de l’ordre "ne toléreront aucune dégradation, aucun blocage" et qu’elles "interviendront systématiquement". Selon lui, l’appel citoyen du 10 septembre a été repris par des composantes de l’ultragauche, ce qui fait craindre "des actions plutôt dures".

Intervenant sur le plateau de BFMTV, Nuñez a expliqué que ce mouvement se distingue d’une manifestation classique par son absence d’organisateurs identifiés. "Il n’y a pas réellement d’interlocuteurs pour les pouvoirs publics", a-t-il souligné, ce qui rend les scénarios plus imprévisibles. Parmi les cibles possibles figurent le périphérique parisien, les dépôts d’hydrocarbures, les gares et même des "actes de sabotage visant les transports publics".

Quelque 80.000 gendarmes et policiers seront mobilisés sur l’ensemble du territoire, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a réuni les préfets en visioconférence pour coordonner les dispositifs de sécurité. Les autorités s’attendent à des "actions coup de poing" et à des interventions pouvant durer jusque dans la nuit.

Laurent Nuñez a par ailleurs reconnu que des "velléités de jonction" pourraient exister entre ce mouvement du 10 septembre et la journée intersyndicale prévue le 18. Pour l’heure, aucune déclaration officielle de manifestation n’a toutefois été déposée pour cette seconde date.

Ce durcissement sécuritaire intervient dans un contexte politique inédit, marqué par la chute du gouvernement Bayrou le 8 septembre après un vote de confiance à l'Assemblée.