Politique, Monde

Ministre libanaise de la Justice : Le système judiciaire ne peux lutter contre la corruption

- Commentant la décision de dessaisir la juge Ghada Aoun des affaires financières

1 23  | 17.04.2021 - Mıse À Jour : 17.04.2021
Ministre libanaise de la Justice : Le système judiciaire ne peux lutter contre la corruption

Lebanon

AA / Beyrouth / Naim Berjawi

La ministre libanaise de la Justice, Marie-Claude Nejm, a affirmé, samedi, que le système judiciaire de son pays souffre de divisions et est "incapable de lutter contre la corruption."

C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue dans la capitale, Beyrouth, et retransmise par la télévision d'État, au cours de laquelle elle a commenté la décision de retirer au juge Ghada Aoun la supervision des affaires financières.

La Cour de cassation libanaise avait décidé, vendredi, de dessaisir la juge Aoun des affaires financières, dont l'une, connue sous la dénomination de "dollar subventionné", car "l'affaire ne relève pas de ses compétences."

La ministre a déclaré : "Il y a des divisions entre les juges au Liban et une guerre de pôles (...) le système judiciaire est incapable de lutter contre la corruption."

"J'ai demandé à l'inspection judiciaire de mettre la main sur l'ensemble du dossier (le dollar subventionné), et de décider s'il y a un juge fautif ou corrompu", a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter : "Les gens voient la division du pouvoir judiciaire en fonction des références politiques (...). Le problème du système judiciaire est la preuve de l'échec de l'État et de ses institutions."

Selon Nejm "le citoyen libanais est témoin de l'incapacité du système judiciaire à lutter contre la corruption."

"Après tout ce qui se passe, comment un citoyen peut-il aujourd'hui se tenir devant l'arc de la justice et se sentir à l'aise, respecter et faire confiance au système judiciaire", s’est-elle interrogée.

Le "dollar subventionné" est de l'argent accordé par la Banque centrale aux agents de change et aux commerçants, à un prix de 3 900 livres contre un dollar, dans le but d'importer des biens nécessaires, compte tenu de l'augmentation significative du taux de change sur le marché parallèle, qui a récemment atteint environ 12 mille livres.

Le 28 janvier, la juge Aoun a accusé le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, de malversation dans la gestion du "dollar subventionné", plus d'un an après avoir été saisi de l'affaire.

Le Liban est confronté depuis plus d'un an à une grave crise économique, la pire depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), qui a entraîné un effondrement financier, ainsi que d'importantes pertes matérielles subies par la Banque centrale.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.