Monde, Jamal Khashoggi

Ministre français : La reconnaissance saoudienne du meurtre de Khashoggi constitue un progrès

- Il a appelé à révéler la vérité afin de garantir la continuité des relations stratégiques entre Paris et Riyad

Mona Saanouni  | 21.10.2018 - Mıse À Jour : 21.10.2018
Ministre français : La reconnaissance saoudienne du meurtre de Khashoggi constitue un progrès

France

AA/Paris

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué, dimanche, que la reconnaissance saoudienne du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat de Riyad à Istanbul constitue "un progrès".

Il a ajouté qu'il est, toutefois, nécessaire de révéler la vérité sur ce qui s’est passé".

C’est ce qui ressort d’une interview de Bruno Le Maire, réalisée par la chaîne de télévision locale France 3.

« J’ai remarqué que les autorités saoudiennes ont changé de position, elles ont reconnu les événements et admis une certaine responsabilité, c’est pour cela que nous percevons un progrès», a souligné le ministre français.

Cependant, Le Maire a mis l’accent sur la nécessité de révéler la vérité sur ce qui s’est passé à l’intérieur du consulat, afin de préserver les relations stratégiques et la confiance entre Paris et Riyad.

Et le ministre français de poursuivre que « si les Saoudiens continuent dans ce sens pour prouver la vérité à travers une enquête complète, je crois que nous pouvons maintenir nos relations stratégiques solides avec l’Arabie Saoudite ».

Il a précisé, dans le même ordre d’idées, que si l’Arabie Saoudite se désinscrit des efforts visant à dévoiler la vérité, la France, l’Union européenne et les Etats-Unis ne l’accepteraient pas.

« L’Arabie Saoudite est un partenaire stratégique, mais, nous ne pouvons pas établir une relation de confiance qui n’est pas basée sur la vérité et cela dépend du choix des autorités saoudiennes », a ajouté Le Maire.

La semaine dernière, Le Maire avait annoncé l'annulation de sa participation à une conférence sur l’avenir de l’investissement en Arabie Saoudite, prévue mardi prochain, sur fond de l’affaire Khashoggi.

Samedi à l'aube, Riyad a admis le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul après une bagarre à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul.

Dix-huit Saoudiens ont été arrêtés.

Riyad n'a, toutefois, pas précisé l'endroit où se trouvait la dépouille du journaliste, disparu depuis le 2 octobre courant.

Un responsable saoudien a dernièrement déclaré à la presse qu’une équipe de 15 Saoudiens était envoyée pour rencontrer Khashoggi, le 2 octobre courant, et qu’elle l’a enlevé avant de le tuer par strangulation lors d’une querelle où le journaliste essayait de résister.

Cette version se contredit avec celle évoquée par les médias occidentaux et turcs.

Ceux-ci ont indiqué que le meurtre avait eu lieu deux heures après l’arrivée de Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul et que son corps avait été découpé à l’aide d’une scie, ce qui a été confirmé par le journal américain « Wall Street Journal », publié aujourd’hui dimanche.

Le journal américain a souligné que le prince Khaled al-Faisel, l’émissaire du roi saoudien pour le suivi des enquêtes en Turquie, avait écouté un enregistrement sonore affirmant que Khashoggi « avait été anesthésié, tué et découpé ».

Sur fond du meurtre de Khashoggi, le roi saoudien Salman bin Abdul Aziz d'Arabie saoudite a, plus tard, limogé de hauts responsables, notamment le chef adjoint du renseignement Ahmed al-Assiri, et le conseiller royal Saud bin Abdullah al-Qahtani.

Le roi a également ordonné de former une commission présidée par le prince hériter, Mohamad Bin Salman, pour restructurer le service de renseignement général.

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