Microsoft confirme un contrat d’IA et de cloud avec la Défense israélienne malgré les critiques liées à Gaza
– Le géant technologique essuie des critiques pour son soutien technologique à la Défense israélienne, tout en niant que ses outils d’IA aient été utilisés pour nuire aux civils gazaouis

Istanbul
AA / Istanbul / Gizem Nisa Cebi
Microsoft a confirmé fournir des services de cloud et d’intelligence artificielle (IA) au ministère israélien de la Défense, tout en niant que ses outils aient été utilisés pour nuire aux civils à Gaza, alors que les pressions s’intensifient sur le rôle des géants technologiques américains dans la guerre en cours.
Dans un communiqué publié jeudi, le groupe a reconnu les inquiétudes internes et publiques concernant l’usage potentiel de ses produits Azure et d’IA « pour cibler des civils ou leur causer du tort » à Gaza.
Cette déclaration intervient après des mois de mobilisation d’employés de Microsoft et d’organisations de défense des droits humains, qui réclament plus de transparence sur la nature des liens entre l’entreprise et l’armée israélienne.
« Nous prenons ces préoccupations au sérieux », a indiqué Microsoft, précisant avoir lancé un audit interne et mandaté un cabinet indépendant pour approfondir l’enquête.
« Sur la base de ces vérifications — incluant des entretiens avec des dizaines d’employés et l’examen de documents — nous n’avons trouvé à ce jour aucune preuve que les technologies Azure ou d’IA de Microsoft aient été utilisées pour cibler ou blesser des personnes dans le conflit à Gaza. »
- Une relation commerciale assumée avec la Défense israélienne
Microsoft a confirmé entretenir une relation commerciale avec le ministère israélien de la Défense (IMOD), incluant des logiciels, des services professionnels ainsi que des outils de cloud Azure et d’IA — tels que des solutions de traduction automatique.
L’entreprise affirme ne pas pouvoir contrôler l’usage de ses produits sur les serveurs privés ou les appareils de ses clients, ajoutant que les opérations cloud de l’IMOD sont « soutenues par d’autres prestataires que Microsoft ».
Le groupe a également révélé avoir fourni un « soutien d’urgence limité » au gouvernement israélien après l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, soulignant que l’aide visait à faciliter la libération des otages.
« Certaines demandes ont été approuvées, d’autres refusées », a précisé Microsoft, ajoutant avoir agi de manière « réfléchie et prudente, afin de contribuer à sauver des vies tout en respectant les droits et la vie privée des civils à Gaza ».
L’entreprise rappelle que l’usage de ses produits est encadré par une politique d’utilisation acceptable et un code de conduite pour l’IA, interdisant tout usage à des fins de nuisance.
- Aucun outil militaire spécifique, selon Microsoft
Face aux accusations d’implication plus poussée, Microsoft affirme ne pas développer ou fournir de logiciels de surveillance ou d'applications militaires à l’armée israélienne.
« Les armées utilisent généralement leurs propres logiciels propriétaires ou des applications conçues par des prestataires spécialisés dans la défense. Microsoft n’a ni créé ni fourni de tels outils au ministère israélien de la Défense », a-t-il déclaré.
Cette prise de parole intervient alors que plusieurs grandes entreprises technologiques américaines font face à une pression croissante pour rendre compte de leur soutien à des gouvernements engagés dans des conflits armés.
Microsoft conclut en réaffirmant son engagement en faveur des droits humains : « D’après toutes les informations dont nous disposons à ce jour, nous estimons avoir respecté ces engagements en Israël et à Gaza. »
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba