Mathilde Panot dénonce un "génocide à Gaza" et soutient une professeure suspendue
– La présidente du groupe LFI appelle la France à des sanctions immédiates contre Israël.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a qualifié mardi la situation dans la bande de Gaza de "génocide", dénonçant l’inaction du gouvernement français et appelant à des mesures immédiates contre Israël.
Lors d’un point presse hebdomadaire à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot a estimé que "le génocide continue avec Netanyahu et son gouvernement d'extrême droite qui veulent en finir avec le peuple palestinien". Citant des "images insoutenables", elle a évoqué notamment le bombardement d’une école et le témoignage d’une pédiatre ayant perdu ses neuf enfants dans un raid israélien.
"Nous sommes fiers d’avoir défilé ce dimanche à Paris aux côtés de la jeunesse", a-t-elle affirmé, saluant l’engagement des jeunes qui refusent, selon elle, de rester silencieux "face au premier génocide filmé en direct de l'humanité".
Mathilde Panot a également apporté son soutien à une enseignante suspendue à Sens (Yonne) pour avoir autorisé une minute de silence en hommage aux enfants victimes à Gaza. "Nous serons cette semaine aux côtés des mobilisations en soutien à l’enseignante", a-t-elle déclaré, qualifiant cette suspension d’injuste.
Dans le prolongement de cette intervention, elle a appelé la France à agir fermement : "Les mots n’arrêtent pas un génocide", a-t-elle lancé, plaidant pour la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, un embargo sur les armes à destination d’Israël, ainsi que la suspension des relations commerciales avec le gouvernement de Benyamin Netanyahu.
Panot a salué les récents signes de rupture sur la scène internationale : la cheffe de l’État slovène qui a prononcé le mot "génocide", les discussions au sein de la Commission européenne sur la révision de l’accord d’association avec Israël, ou encore les appels à sanctions émanant de la Suède. "Si des États commencent à prendre des mesures, c’est bien que ce que nous dénonçons depuis vingt mois commence à être entendu", a-t-elle conclu.
- Situation humanitaire à Gaza
Israël bloque depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 4000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 54 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.