AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Plus de 200 célébrités du monde du cinéma, de la musique, de la littérature et du sport ont signé mercredi une lettre ouverte appelant à la libération du responsable palestinien Marwan Barghouti, emprisonné en Israël depuis plus de vingt ans.

Le texte, publié dans le cadre de la campagne internationale #FreeMarwan, demande aux Nations unies et aux dirigeants mondiaux de faire pression sur le gouvernement israélien.

Figure influente du Fatah, considéré par ses partisans comme un leader unificateur et un possible dirigeant d’un futur État palestinien, Marwan Barghouti a été condamné en 2004 à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien pour son implication dans plusieurs attentats durant la seconde intifada (2000-2005). Malgré plus de deux décennies de détention, il demeure l’un des responsables politiques les plus populaires en Cisjordanie et à Gaza.

La lettre ouverte intervient près de deux mois après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas à Gaza. Son nom avait un temps circulé parmi les prisonniers palestiniens susceptibles d’être libérés dans le cadre de l’accord d’échange avec les otages, mais Israël avait exclu sa libération le 9 octobre, à la veille du début de la trêve.

La campagne, soutenue par sa famille et des organisations de la société civile au Royaume-Uni, entend placer son cas au centre des discussions diplomatiques. Parmi les signataires figurent notamment les cinéastes Justine Triet et Pedro Almodóvar, l’acteur Benedict Cumberbatch, l’écrivaine Annie Ernaux, le groupe Massive Attack, ainsi que Sting, Ai Weiwei, Javier Bardem, Richard Branson, Eric Cantona, Naomi Klein, Margaret Atwood et Zadie Smith.

Au-delà de l’appel à sa libération, la famille de Marwan Barghouti affirme avoir été informée par d’anciens détenus, libérés durant le cessez-le-feu, qu’il aurait été frappé en septembre lors d’un transfert entre deux prisons. En août, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait diffusé une vidéo tournée dans sa cellule le montrant affaibli.

La campagne Free Marwan présente la mobilisation culturelle actuelle comme un écho aux soutiens internationaux qui avaient accompagné la libération de Nelson Mandela. Le musicien Brian Eno, également signataire, estime que « les voix de la culture peuvent changer le cours de la politique ».