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Martinique : Le couvre-feu est généralisé à l'ensemble du territoire jusqu'au 14 octobre

- Par ailleurs, l'aéroport Aimé-Césaire a été fermé après que sa piste ait été envahie

Tuncay Çakmak  | 11.10.2024 - Mıse À Jour : 11.10.2024
Martinique : Le couvre-feu est généralisé à l'ensemble du territoire jusqu'au 14 octobre

Ankara

AA / Ankara / Tuncay Çakmak

De nouvelles violences survenues dans la nuit de jeudi ont poussé la Préfecture de Martinique, département français d’outre-mer, à généraliser le couvre-feu et interdire les manifestations sur l’ensemble du territoire jusqu'au lundi 14 octobre.

Les évènements de la nuit, particulièrement violents, ont blessé 26 gendarmes. La nuit précédente, 12 gendarmes avaient déjà été blessés.

Par ailleurs, un homme grièvement blessé par balles, qui a été retrouvé par les gendarmes, est décédé à l'hôpital. La Préfecture de Martinique a indiqué qu les circonstances de l'incident ne sont pas encore connues.

La préfecture, qui a clairement écarté l’implication des forces de l’ordre qui n’ont « pas fait usage de leurs armes au cours des émeutes », a ouvert une enquête.

D'autre part, alors que des rumeurs faisant état de l'arrivée en Martinique de 300 à 350 CRS, des manifestants ont envahi la piste de l'aéroport Aimé-Césaire.

"Cette information totalement fausse est à l’origine de regroupements et de l’envahissement de la piste de l’aéroport", a déploré la préfecture de Martinique sur le réseau social X.

Suite à cela, l'aéroport a été fermé et plusieurs vols ont notamment été déroutés vers la Guadeloupe.

"En conséquence, le préfet de l’île, Jean-Christophe Bouvier, a signé eux arrêtés concernant l’ensemble du territoire de la Martinique. Le premier instaure un couvre-feu de 21 h à 5 h, le second a interdit les rassemblements et les manifestations à partir de 18 h. Les deux arrêtés sont valables jusqu’à lundi".

Les établissements scolaires resteront par ailleurs fermés pour le deuxième jour consécutif ce vendredi, a indiqué le rectorat de Martinique.

Depuis septembre, la Martinique est secouée par un mouvement de contestation contre la vie chère, motif de protestations récurrentes dans les Antilles françaises, qui a dégénéré en émeutes.

Le mouvement de contestation a été lancé par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens, qui exige un alignement sur la métropole des prix des produits alimentaires. Selon une étude de l’Insee publiée en 2022, les prix alimentaires en Martinique étaient 40 % plus élevés que dans la métropole.

Des altercations avaient eu lieu lundi entre forces de l'ordre et militants qui menaient une action de blocage au Lamentin, près de Fort-de-France.

Depuis, des violences urbaines sont signalées chaque nuit.

Mercredi 9 octobre, une trentaine d’organisations syndicales et politiques ont appelé à une ‘’Martinique île morte’’, c’est-à-dire une ‘’mobilisation générale contre la répression coloniale’’.

Les barrages de l'opération ‘’Martinique île morte’’ ont provoqué de violentes altercations entre manifestants et forces de l'ordre. En tête des revendications des protestataires: leur opposition aux "violences exercées par les policiers de la CRS 8 (spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines).

Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) avaient été bannies de l’île après la mort de plusieurs civils dans les émeutes de ‘’décembre noir’’ de 1959.

Cinq tables rondes ont été organisées par les autorités locales depuis le début de la crise, sans pour autant la débloquer. Une cinquième est prévue ce vendredi afin ‘’de présenter le plan d’action’’ des autorités.


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