AA / Rabat

Le Royaume du Maroc et Israël ont signé, mardi à Rabat, quatre conventions, en marge de la signature de l’Accord de reprise des relations entre les deux pays sous parrainage américain.

Les quatre conventions portent, selon un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, sur les secteurs économique, commercial et touristique.

La première convention porte sur « l’exemption des formalités de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et des passeports de service ».

La convention a été signée par le ministre délégué au ministère marocain des Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, et Shlomo Mor-Yosef, Directeur Général de l'Agence de la Population et de l'Immigration.

Un mémorandum d’entente dans le domaine de l’Aviation civile a été signé par Zakaria Belghazi, Directeur Général de l’Aviation civile au ministre du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport aérien et de l'Economie sociale et Joël Feldschuh, Directeur de l'Agence de l'Aviation civile.

Le deuxième accord consiste en un mémorandum d'entente dans le domaine de l'Aviation civile. Il a été signé par le Directeur général de l'Aviation civile au ministère marocain du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Zakaria Belghazi, et le Directeur de l'Agence de l’Aviation civile israélienne, Joël Feldschuh.

Un troisième mémorandum d'entente dans le domaine de l'innovation et du développement des ressources hydrauliques a été signé également. Il prévoit une coopération technique dans le domaine de l'aménagement de l'eau et a été signé, du côté marocain, par le Directeur général de l'Eau au ministère de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, Hammou Bensaadout, et du côté israélien, par le Directeur général du ministère des Ressources hydrauliques, Yechezkel Lifshitz.

Le Directeur général de l’Administration des Douanes et des Impôts indirects relevant du ministère marocain de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Nabil Lakhdar, et l’économiste en chef au ministère israélien des Finances, Shira Greenberg, ont signé de leur côté un mémorandum d'entente portant sur la coopération dans le domaine des finances et de l'investissement.

Ce quatrième accord prévoit la promotion des relations économiques entre les deux pays à travers le commerce et l'investissement parallèlement à l’engagement de négociations sur d'autres conventions devant régir ces relations.

Il s'agit de l’exemption de la double imposition et d'un accord de promotion et de protection des investissements ainsi que d'une convention d'assistance douanière.

Le président américain, Donald Trump, avait annoncé, le 10 décembre courant, la conclusion d’un accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

Le jour même, Rabat avait fait part de son intention de reprendre les contacts bilatéraux officiels et les relations diplomatiques avec Israël, «dés que possible».

Le Maroc a indiqué qu’il ne s'agit pas de normalisation, mais plutôt d'une reprise des relations officielles, suspendues en 2002.

Trump a annoncé, également, que son pays reconnaissait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ainsi que l’ouverture d’un consulat américain dans la ville de Dakhla situé dans le territoire objet de conflit entre Rabat et le Front « Polisario », soutenu par l'Algérie.

Le Maroc et Israël ont établi des relations à un degré de représentation réduit, en 1993, après la conclusion des Accord d'Oslo en 1993 entre l’OLP et Tel-Aviv, avant que Rabat ne décide de les suspendre, après le déclenchement de la deuxième Intifada palestinienne, en 2002 (Intifada d’al-Aqsa).

Le Royaume chérifien devient le seul pays maghrébin à établir des relations avec Israël, après la rupture des relations entre la Mauritanie et Tel-Aviv en 2010, ce qui constitue une percée israélienne remarquable dans la région du Maghreb, composé de trois autres pays (Libye, Tunisie, Algérie).

A noter que le Maroc est le quatrième pays arabe à convenir d’un accord de normalisation des relations avec Israël au cours de l'année 2020, après les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan.

Les quatre pays cités rejoignent ainsi deux pays arabes qui ont signé des accords de paix avec Israël, à savoir la Jordanie (1994) et l'Égypte (1979).

*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou