Marine Le Pen regrette l'approche fluctuante de la France sur le Proche-Orient
- Dans une réponse à Anadolu, la cheffe de file du RN questionne la position de l'Exécutif français sur la situation en Palestine, mais aussi dans le reste du monde

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement National (RN), a regretté l'approche fluctuante de la France concernant la situation au Proche-Orient.
Anadolu a interrogé, ce jeudi, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale française sur l'évolution de la position française au regard de la guerre intensive menée par Israël en Palestine.
"Je pourrais vous répondre si je la connaissais. Je crois que la France a changé de position 10 fois... tous les deux jours", a répondu Le Pen, dans une déclaration mettant en lumière son incertitude quant à la position actuelle de la France.
"Au point qu'au moment où je vous parle, nous sommes incapables de manière précise — et je pense que je peux vous englober dans cette affirmation — de savoir exactement quelle est la position de la France sur ce conflit", a-t-elle ajouté.
La cheffe de file des députés RN a poursuivi en soulignant la confusion entourant les réactions de la France face au conflit : "On est passé d'une coalition contre le Hamas à une condamnation sur une chaîne étrangère des représailles d'Israël à l'égard du Hamas. On n'y comprend plus rien à ce qu'est la position française, c'est bien le problème."
Pour rappel, lors de sa visite en Israël, en réaction aux attaques du 7 octobre, le Président français Emmanuel Macron avait appelé à la formation d'une coalition internationale contre le Hamas. Le chef d'État français avait suggéré que la coalition internationale qui combat le groupe terroriste Daech soit étendue pour inclure également le Hamas dans ses cibles. Par la suite, l'Élysée était revenu sur cet appel d'Emmanuel Macron.
"Et ce n'est pas uniquement dans cette région du monde qu'on ne comprend plus rien à la politique internationale de la France et, encore une fois, c'est regrettable", a estimé Marine Le Pen, dans sa réponse à Anadolu.
- Position du RN sur le Proche-Orient
En abordant sa propre perspective, Le Pen a exprimé un soutien clair pour la coexistence de deux États (Israélien et Palestinien), tout en partageant les préoccupations d'Israël sur la nature du deuxième État. "J'ai toujours plaidé... pour la nécessité de deux États, mais je partage les inquiétudes des Israéliens sur le fait que ce deuxième État ne doit pas être l'État du Hamas," a-t-elle expliqué avant de qualifier le Hamas de "groupe terroriste".
"Donc, c'est vers cela que les efforts de la France devraient porter, si tant est que dans le domaine international, elle ait la moindre influence", a-t-elle- ajouté.
Ainsi, dans sa réponse à Anadolu, Marine Le Pen a mis en évidence une critique appuyée de la politique étrangère française actuelle, marquée par ce qu'elle considère comme un manque de clarté et de constance, menant à un effritement de son influence.
La cheffe de file des députés RN a mis en avant sa vision d'une approche plus déterminée et unifiée, soulignant l'importance pour la France d'avoir un rôle influent et cohérent sur la scène internationale.
Pour rappel, depuis le 7 octobre dernier, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à jeudi 25 900 morts et 64 110 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, selon les autorités onusiennes et palestiniennes, et provoqué des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent.