AA / Londre / Burak Bir

Le gouvernement espagnol a déclaré lundi qu’il « rejette fermement les accusations fausses et calomnieuses d’antisémitisme » formulées par le gouvernement israélien à l’encontre de l’Espagne et du peuple espagnol.

« Le gouvernement espagnol rejette vivement les accusations erronées et calomnieuses d’antisémitisme formulées par le gouvernement israélien à l’encontre de l’Espagne et du peuple espagnol », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a également qualifié d’« inacceptable » l’interdiction d’entrée en Israël visant deux membres du gouvernement espagnol.

Israël a imposé tôt lundi des interdictions d’entrée et des sanctions personnelles à l’encontre de deux responsables espagnols, Yolanda Díaz, vice-première ministre, et Sira Rago, ministre de la Jeunesse et de l’Enfance, en raison de leurs critiques virulentes des pratiques israéliennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.

Faisant référence à l’annonce faite tôt lundi par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez concernant neuf nouvelles mesures à l’encontre d’Israël, le communiqué du ministère a indiqué que ces décisions reflètent l’opinion majoritaire de la société espagnole, qu’elles sont adoptées dans le cadre de la souveraineté nationale et qu’elles s’inscrivent dans la défense de la paix, des droits de l’homme et du droit international.

Dans son allocution télévisée, Sanchez a déclaré que, bien que l’Espagne applique de facto depuis 2023 une interdiction d’exportation d’armes vers Israël, le gouvernement légiférera désormais en urgence pour instaurer une interdiction « permanente ».

Madrid interdira également aux navires transportant du carburant destiné aux forces israéliennes d’utiliser les ports espagnols. Les avions transportant du matériel de défense se verront interdire l’espace aérien espagnol.

Parmi les autres mesures figurent l’interdiction des importations provenant des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie occupée et à Gaza, la limitation des services consulaires espagnols aux seuls citoyens espagnols résidant dans les territoires occupés au strict minimum, ainsi que le renforcement de la présence espagnole à Rafah avec l’envoi de troupes supplémentaires et le lancement de nouveaux projets conjoints avec l’Autorité palestinienne pour fournir de la nourriture et des médicaments.

Déniant les accusations israéliennes, le communiqué a souligné que le gouvernement espagnol est engagé dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, et œuvre pour un pays où il n’y a pas de place pour aucune forme de discrimination.

Affirmant son soutien à une solution à deux États, le gouvernement espagnol demande à Israël de mettre un terme à son occupation de Gaza et de la Cisjordanie, de stopper les violences contre les civils palestiniens et de lever le blocus humanitaire imposé à la bande de Gaza.

« Le gouvernement espagnol ne se laissera pas intimider dans sa défense de la paix, du droit international et des droits de l’homme », ajoute le communiqué.

Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 64 500 Palestiniens dans une offensive brutale à Gaza. Cette campagne militaire a dévasté l’enclave.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice en lien avec sa guerre contre l’enclave.

*Alyssa McMurtry, à Oviedo, en Espagne, a contribué à ce reportage.

*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore