AA/Antananarivo/Sandra Rabearisoa

Deux mois après le début des manifestations du 25 septembre ayant conduit à la mise en place d’un régime transitoire, les organisations de la société civile malgache dresse un bilan de la situation politique à Madagascar.

Dans une déclaration faite ce jeudi 27 novembre, ces organisations déclarent sans détour que « l’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise ».

Elles ne manquent par d’exprimer « leur plus vive préoccupation face à une trajectoire qui semble privilégier la continuité des pratiques du passé plutôt que la rupture attendue par le peuple ».

La société civile déplore notamment la prise de décisions unilatérales majeures, comme la nomination du gouvernement et la présentation d’une Politique Générale de l’État (PGE) sans consultation préalable des forces vives de la nation, ou encore la récente déclaration d’un Haut Conseiller de la Refondation concernant la perspective de vendre les stocks de bois de rose pour renflouer les caisses de l’Etat.

Une initiative qui, selon ces organisations, se heurte à l’embargo international de la CITES (Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) en vigueur depuis 2013 et interdit formellement la vente de ces stocks de bois précieux.

Face à ces différents faits, la société civile s’interroge : « le sacrifice de nos jeunes aurait-il été vain ? Elle estime donc que la mise en place de plusieurs conditions sont nécessaires pour la période transitoire : une durée définie et non extensible, des structures légitimes et inclusives ainsi qu’un mécanisme partagé pour conduire la refondation et préparer des élections libres et transparentes.

Enfin, ces organisations lancent un appel à l’endroit des autorités de la Transition. « Ne trahissez pas l’espoir immense placé en vous ». L’organisation immédiate des consultations préalables pour définir et encadrer la Transition est considérée comme une urgence absolue.

Au cours d’une intervention télévisée, le 17 novembre dernier, le Colonel Michaël Randrianirina, Président de la République de la Refondation de Madagascar, avait appelé à un changement de mentalité des citoyens et de tous les acteurs pour que la Refondation soit effective.

Depuis le 25 septembre, Madagascar traverse une nouvelle crise politique après la chute du régime du Président Andry Rajoelina et la prise de pouvoir des militaires qui ont rejoint le mouvement de contestation de la Gen Z suite à des revendications liées à des problèmes d’eau et d’électricité.