AA / Paris / Ümit Dönmez

Emmanuel Macron a fustigé, mardi 11 mars, les voix qui accusent l’exécutif de dramatiser la menace russe, affirmant que la France devait faire face « en même temps » aux dangers terroristes et aux tensions géopolitiques.

« Le président de la République inventerait la menace russe ? », a-t-il lancé avec ironie, avant d’ajouter : « La vraie menace, c’est le terrorisme ? Parfois, ils ont d’autres obsessions même. Mais on n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste. »

Ces propos, tenus lors de la pose de la première pierre du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), résonnent comme une réponse à Marine Le Pen. La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale avait déclaré, le 7 mars, que « la première des menaces pour la France » n’était pas Moscou mais « le fondamentalisme islamiste ».

Le chef de l’État français a insisté sur l’importance de ne pas opposer ces menaces mais de les traiter simultanément.

« Une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre. Elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre celles projetées sur son sol par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps », a-t-il martelé.

Macron a ainsi réaffirmé son discours alarmiste sur la Russie, après avoir alerté ces dernières semaines sur la « menace » que représente Moscou pour l’Europe.

« L’équilibre du monde se reconfigure, ce qu’on croyait acquis s’éloigne et ce qui paraissait exclu se rapproche », a-t-il souligné, défendant la nécessité pour la France de « défendre ses valeurs républicaines » et d’investir massivement dans la sécurité.

- Un engagement renforcé dans la lutte antiterroriste

Si le Président français a insisté sur la menace russe, il n’a pas pour autant minimisé le combat contre le terrorisme, rappelant que 9 attentats avaient été déjoués en 2024.

« La sécurité des Français est notre priorité absolue », a-t-il déclaré en insistant sur le rôle clé de la DGSI et de ses agents.

L’inauguration du nouveau siège de la DGSI s’inscrit dans un investissement inédit de 2,6 milliards d’euros, comprenant également le futur site de la DGSE à Vincennes (Val-de-Marne). Ce projet doit permettre une montée en puissance du renseignement intérieur, avec un renforcement des effectifs et des moyens technologiques.

« Nous avons doublé les moyens humains et budgétaires de la DGSI depuis 2017. Ces investissements sont nécessaires pour prévenir les menaces, déceler, déjouer et éviter le pire », a précisé Macron.

Enfin, il a tenu à souligner le rôle de la France dans la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, rappelant que 54 attentats ont été déjoués en huit ans grâce au travail des services de renseignement et de leurs partenaires.