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Macron s'apprête à officialiser la reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU

- Paris coprésidera une conférence sur la solution à deux États, à l'ONU.

Ümit Dönmez  | 20.09.2025 - Mıse À Jour : 20.09.2025
Macron s'apprête à officialiser la reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez



Le Président français Emmanuel Macron se rend à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies, où il coprésidera lundi 22 septembre avec l’Arabie saoudite une conférence internationale sur la solution à deux États.

Selon l’Élysée, cette conférence fait suite à la déclaration de New York adoptée en juillet par 142 États membres de l’ONU, qui a posé les bases d’un plan de paix incluant la libération des otages, un cessez-le-feu à Gaza, la reconstruction du territoire et le redéploiement de l’Autorité palestinienne. La France doit annoncer ce jour-là la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, en même temps que plusieurs pays comme la Belgique, le Luxembourg, le Portugal, Malte, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni.

L’Élysée met en avant une reconnaissance "opérationnelle", intégrée dans une démarche globale. Mais ce choix, présenté comme une contribution à la paix, comporte aussi des risques, selon la Présidence française. Des responsables israéliens ont déjà évoqué des mesures de représailles, comme l’annexion de territoires en Cisjordanie, tandis qu’aux États-Unis, des voix critiques s’élèvent.

En France, la décision nourrit également des tensions politiques. Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a demandé aux préfets de s’opposer au pavoisement des mairies aux couleurs palestiniennes le 22 septembre, invoquant le "principe de neutralité du service public". Dans un télégramme signé par son secrétaire général, Hugues Moutouh, il est précisé que ce geste constituerait une "prise de parti dans un conflit international" et risquerait de créer des "troubles à l’ordre public". Cette initiative avait été défendue par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, qui appelait les maires à hisser le drapeau palestinien comme "geste symbolique de paix et de justice".

À l’échelle internationale, la France rejoint plus de 140 pays membres de l’ONU ayant déjà reconnu la Palestine. Certains États européens, comme la Suède, l’Espagne, l’Irlande ou la Norvège, ont franchi ce pas, mais d’autres, dont l’Allemagne et les États-Unis, s’y opposent toujours, estimant qu’une telle décision doit découler d’un accord bilatéral.

Cette séquence intervient alors que la situation humanitaire à Gaza demeure dramatique. Selon les autorités locales, plus de 65 000 Palestiniens ont été tués depuis l’offensive israélienne lancée en octobre 2023 après l’attaque meurtrière attribuée au Hamas. La majorité des victimes des attaques israéliennes sont des enfants et des femmes, et des centaines de civils ont été abattus lors de distributions d’aide humanitaire. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a évoqué une "mort et une destruction sans précédent" et un effondrement du système d’aide.

La Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont de leur côté multiplié les mises en garde et procédures contre Israël et ses dirigeants.


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