
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Président français Emmanuel Macron reçoit ce mercredi 25 juin, au Palais de l’Élysée, Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pour un entretien consacré à la situation du programme nucléaire iranien, à la suite des frappes israéliennes du 13 juin et celles américaines du 21 juin.
Par voie d’un communiqué publié le même jour, la présidence de la République a indiqué que cet échange portera sur « l’état du programme nucléaire iranien, les risques radiologiques, le rôle de l’Agence et les moyens d’assurer le plein respect des normes de non-prolifération ». Une formulation qui laisse peu de doute sur les préoccupations françaises à la suite des bombardements opérés par Israël contre plusieurs sites iraniens présumés sensibles, au cœur d’une escalade militaire de douze jours entre les deux puissances régionales.
L’Élysée précise également que le président « rappellera son soutien à Rafael Grossi et à l’AIEA pour assurer la sûreté et la sécurité nucléaire partout dans le monde ». En pleine crise, Paris entend se positionner comme un défenseur du cadre multilatéral et des mécanismes de surveillance nucléaire internationaux, à rebours d’une approche militaire unilatérale.
L’Agence de Vienne s’était montrée préoccupée dès les premières frappes israéliennes du 13 juin, appelant à la retenue et à la protection des sites civils et sensibles. Rafael Grossi avait alors évoqué « des risques de dispersion radioactive en cas de nouvelles attaques sur des installations nucléaires », appel solennel réitéré depuis à plusieurs reprises.
La rencontre intervient quelques heures avant que le gouvernement français ne s’exprime devant l’Assemblée nationale, à 21 h 30, dans un débat prévu sous l’article 50-1 de la Constitution, sans vote.
Le débat de ce soir intervient dans le sillage d’un conflit direct de douze jours entre Israël et l’Iran, débutant le 13 juin par une « attaque surprise » israélienne contre des installations nucléaires et militaires iraniennes, faisant plusieurs commandants du Corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) et scientifiques clés parmi les victimes, ainsi que plus de 200 civils selon les autorités iraniennes.
Israël a frappé en premier, estimant que Téhéran franchissait des « lignes rouges » avec son programme nucléaire. En représailles, l’Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël, provoquant une vingtaine de morts et une centaine de blessés chez l’adversaire avant que les États-Unis n’interviennent le 21 juin en frappant à leur tour trois sites nucléaires iraniens.
Le cessez-le-feu, négocié avec l’aide de Washington, a été effectif le 24 juin, après qu’Israël a mis fin à ses frappes 12 heures après l’Iran.