
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le chef d'État français Emmanuel Macron a déclaré vendredi soir que la France n’envisageait « aucune participation à quelque opération offensive que ce soit » en lien avec les frappes menées par Israël contre l’Iran.
Lors d’une conférence de presse à l’Élysée, il a affirmé que la France ne prendrait part qu’à des « opérations de protection et de défense » en cas de représailles visant Israël, et uniquement « si elle est en situation de le faire ».
Le Président français a insisté sur la gravité de la situation, qualifiant l’offensive israélienne d’« étape nouvelle dans la guerre qui se joue dans la région ». Selon lui, les frappes « devraient probablement durer », tout en précisant que la France n’a « pas participé à la conduite » de ces opérations.
Macron a également pointé du doigt ce qu'il considère être les responsabilités iraniennes dans l’instabilité régionale. Il a estimé que l’Iran était « proche d’un stade critique qui permet de produire des engins nucléaires », accusant Téhéran d’avoir accumulé « près de 40 fois plus d’uranium enrichi que ce qui lui était autorisé ». Pour lui, « nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l’Iran aurait la bombe atomique », jugeant que cette perspective menace « la région et l’Europe ».
Par ailleurs, Emmanuel Macron estime qu'il faut "se préparer" à "des conséquences économiques" des tensions Israël-Iran.
Sur le plan intérieur, le chef d'État français a annoncé un renforcement du dispositif Sentinelle pour faire face aux potentielles menaces terroristes pesant sur le territoire français. Il a aussi confirmé que des mesures ont été prises pour protéger les ressortissants français, les ambassades et les troupes françaises dans la région.
Enfin, Emmanuel Macron a réaffirmé que la reconnaissance d’un État palestinien restait une priorité de la diplomatie française. Malgré le report de la conférence de l’ONU initialement prévue le 18 juin à New York, il a déclaré que cette reconnaissance était une « décision souveraine » et que sa détermination restait « entière ».
Dans le même esprit, il a jugé qu’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza était désormais « dans l’intérêt politique et sécuritaire d’Israël », et qu’il était « plus que jamais » temps d’obtenir la libération des otages encore retenus.
Pour rappel, Emmanuel Macron s’est entretenu ce vendredi par téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, selon BFMTV. Aucun détail n’a été fourni sur la teneur de l’échange.
Plus tôt dans la journée, le chef d'État français avait convoqué un conseil de défense à l’Élysée pour évaluer la situation au Proche-Orient, après les frappes israéliennes sur le territoire iranien et les menaces de riposte formulées par Téhéran. Il avait alors appelé à « la plus grande retenue », tout en réaffirmant « le droit d’Israël à se protéger et à assurer sa sécurité ».
Israël a lancé, dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, une vaste série d’attaques baptisée « Operation Rising Lion », visant les installations nucléaires et militaires iraniennes, dont Natanz, causant la mort de hauts responsables iraniens tels que les généraux Hossein Salami et Mohammad Bagheri.
Cette offensive provoque une riposte iranienne et suscite une vive inquiétude internationale : l’Iran a sollicité une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies prévue ce vendredi 13 juin, dénonçant des « actes d’agression » et revendiquant son droit à la légitime défense au regard de l’article 51 de la Charte de l’ONU.