AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à une accélération « massive » de l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) en France et en Europe, à l’occasion du sommet « AdoptAI » organisé au Grand Palais à Paris, réunissant investisseurs, chercheurs et dirigeants d’entreprises technologiques.

« Nous devons aller beaucoup plus vite. La France peut devenir l’une des grandes nations de l’IA si nous faisons les bons choix dès maintenant », a déclaré le chef de l’État en ouverture du sommet. Il a mis en avant les atouts français, citant un « réservoir croissant de talents », un écosystème de start-up dynamique et une énergie bas-carbone issue du parc nucléaire. Il a également salué des entreprises comme Mistral AI, Doctolib ou Alan, qualifiant l’écosystème de l’IA français d’« extraordinairement vivant ».

Sur le plan industriel, Macron a annoncé l’ouverture d’un cinquième site prioritaire dédié aux infrastructures IA à Dunkerque, doté de plus de 700 MW de capacité, s’ajoutant aux 23 sites déjà identifiés. Il a aussi confirmé l’arrivée prochaine du supercalculateur français exascale « Alice Recoque ». « Nous devons disposer en Europe d’infrastructures capables de rivaliser avec les meilleures puissances technologiques », a-t-il insisté.

Le président a affirmé que la priorité était désormais l’adoption de l’IA dans l’économie et l’administration, estimant que d’ici 2030 « toutes les grandes entreprises et la majorité des PME doivent utiliser l’IA de manière concrète ». Pour cela, un réseau de 300 ambassadeurs accompagnera les entreprises et 50 000 agents publics seront formés d’ici 2026.

Emmanuel Macron a également appelé à une stratégie européenne combinant simplification réglementaire, investissements technologiques et protection accrue des marchés européens face aux géants américains et chinois. Il a annoncé une lettre d’intention associant Mistral AI, SAP, la France et l’Allemagne, visant à « mieux coordonner les efforts industriels européens ».

Le chef de l’État a enfin proposé de faire d’AdoptAI un rendez-vous international annuel consacré à l’IA, estimant que l’Europe doit « réaffirmer sa souveraineté technologique et se donner les moyens d’être un acteur de premier plan dans cette révolution ».