AA / Paris / Ümit Dönmez

Le parti d'extrême droite Chega (CH) est arrivé en tête parmi les électeurs portugais vivant en France lors des élections législatives du 18 mai 2025, avec 28,85 % des voix.

Selon les résultats officiels publiés sur le site du ministère portugais de l'Intérieur ce mercredi, Chega a obtenu 27 369 votes dans l'Hexagone, soit près du double du Parti socialiste (PS), qui n’a réuni que 14,41 % des suffrages (13 666 voix). L’Alliance démocratique (PPD/PSD.CDS-PP), coalition de centre droit actuellement au pouvoir, se classe en troisième position avec 12,81 % (12 152 voix).

Loin derrière, les petits partis comme PAN (1,48 %) et le Bloco de Esquerda (1,17 %) peinent à dépasser le seuil des 2 %.

Ces chiffres confirment la dynamique enclenchée au niveau national, où Chega est devenu la deuxième force politique du pays derrière l’Alliance démocratique, grâce notamment au vote des Portugais de l’étranger. Le scrutin a permis au parti dirigé par André Ventura de dépasser le PS au Parlement, avec 60 sièges contre 58.

Le vote dans la diaspora, et notamment en France — où réside l’une des plus grandes communautés portugaises d’Europe —, souligne une adhésion croissante aux thématiques portées par Chega : sécurité, rejet de l’immigration illégale, et dénonciation des élites politiques.

Largement mobilisée, la communauté portugaise de France a donc donné un signal fort, qui s’inscrit dans une tendance plus large de montée des partis populistes dans plusieurs pays européens. Ce basculement interroge sur les priorités et les frustrations exprimées par cette population expatriée, historiquement ancrée à gauche mais désormais courtisée par la droite radicale.

Pour rappel, lors des élections législatives portugaises du 18 mai 2025, l’Alliance démocratique (PPD/PSD.CDS-PP), coalition de centre droit dirigée par Luís Montenegro, est arrivée en tête avec 33,15 % des voix et 91 sièges sur 230, sans obtenir la majorité absolue.

Le parti d’extrême droite Chega, porté par André Ventura, a réalisé une percée historique avec 23,74 % et 60 sièges, devenant la deuxième force politique du pays, juste devant le Parti socialiste (PS) de Pedro Nuno Santos, qui a obtenu 23,81 % des suffrages mais seulement 58 sièges.

Ces résultats traduisent un profond bouleversement du paysage politique portugais, marqué par la fragmentation parlementaire et la montée des forces radicales.