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L'Union européenne exprime sa "profonde préoccupation" face aux développements en Tunisie

- Le bloc a souligné l'importance de "respecter les droits de la défense et le droit à un procès équitable", selon un communiqué officiel

Mohammed Hamood Ali Al Ragawi  | 20.04.2023 - Mıse À Jour : 20.04.2023
L'Union européenne exprime sa "profonde préoccupation" face aux développements en Tunisie

Istanbul

AA / Bruxelles / Agnès Sozcu

L'Union européenne a exprimé, jeudi, sa "profonde préoccupation" face à l'évolution de la situation en Tunisie, suite à l'incarcération du chef du parti "Ennahdha", et ex-président du parlement dissous, Rached Ghannouchi.

"L'Union européenne continue de suivre avec une grande inquiétude les récents développements en Tunisie", a déclaré la Commission européenne dans un communiqué, consulté par Anadolu.

Le bloc a expliqué que "l'arrestation du chef du parti Ennahdha, Ghannouchi, s'inscrit dans le cadre de la série d'arrestations d'acteurs politiques de divers groupes d'opposition".

L'Union européenne a souligné l'importance du "respect des droits de la défense et du droit à un procès équitable", ainsi que "l'importance du pluralisme politique" en Tunisie.

Lundi, les forces de sécurité tunisiennes ont arrêté Ghannouchi après avoir perquisitionné son domicile à l'heure de la rupture du jeûne. À l'issue d'un interrogatoire de plusieurs heures, Ghannouchi a été placé en détention sur ordre du juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Tunis.

Son arrestation survient à la suite de déclarations reprises par des médias locaux, selon lesquelles Ghannouchi aurait affirmé que la Tunisie serait menacée d'une « guerre civile » si l'islam politique y était banni.

Ghannouchi est l'une des figures éminentes du Front de salut national, une coalition de l’opposition en Tunisie qui rejette les mesures d’exception décrétées par le chef de l’Etat Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2021, dont entre autres, la destitution du gouvernement, la nomination d'un nouvel Exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l’adoption d'une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet 2022, ainsi que la tenue d'élections législatives anticipées boycottées par l'opposition.

Les autorités tunisiennes procèdent, depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, des magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats, des militants politiques, et des syndicalistes.

Le 14 février dernier, Saïed a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.


*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi

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