AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc

Le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a annoncé mercredi que de nouvelles négociations avec les États-Unis pour un accord sur les minéraux stratégiques débuteront cette semaine, avec l'envoi d'une délégation en Amérique pour des discussions techniques.

« Nous sommes actuellement en négociations avec les États-Unis concernant l'accord minier... en réalité, il s'agit d'un accord pour le lancement du fonds d'investissement », a déclaré Shmyhal lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'occasion du Conseil d'Association UE-Ukraine.

En effet, il a souligné que l'Ukraine avait certaines « lignes rouges ».

« Tout d'abord, c'est notre Constitution. Ensuite, ce sont nos aspirations européennes et nos obligations envers l'Europe. La législation internationale est une autre ligne rouge. »

« Nous comprenons également qu'il s'agit d'un accord de partenariat. Donc, dans des conditions égales pour les deux parties », a-t-il ajouté.

L'Ukraine met en place une délégation technique spéciale et travaille avec des cabinets d'avocats internationaux, a-t-il précisé.

« Nous coopérons également avec des cabinets d'avocats internationaux, et nous enverrons notre délégation, accompagnée de notre avocat, aux États-Unis à la fin de cette semaine. Je pense que les négociations techniques se dérouleront ce week-end, la semaine prochaine, et nous verrons les résultats après ces négociations.»

« Nous sommes assez optimistes, car nous devrions trouver une solution pour concrétiser cet accord... Je crois que les équipes techniques collaboreront efficacement. »

L'accord permettant aux États-Unis d'accéder aux minéraux rares de l'Ukraine devait être signé à la Maison Blanche fin février. Cependant, une dispute entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a annulé la signature.

Le mois dernier, Zelensky a indiqué que les États-Unis avaient envoyé à Kiev une version « totalement différente » du projet d'accord minier.

- L'UE promet un soutien accru à l'Ukraine

La cheffe de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, a réaffirmé l'engagement du bloc envers l'Ukraine.

S'exprimant aux côtés de Shmyhal, Kallas a insisté sur le fait que l'Ukraine « mène une guerre que seule la Russie souhaite continuer » et a souligné l'urgence d'un soutien international.

« L'Ukraine a d'urgence besoin de munitions de gros calibre. Deux millions de cartouches seront notre contribution », a-t-elle déclaré, ajoutant que l'UE et ses États membres fournissent déjà plus d'un million de cartouches sous forme de commandes ou d'engagements.

Elle a annoncé que « l'Ukraine recevra bientôt le reste de la première tranche des profits exceptionnels. Il s'agit de 1,4 milliard d'euros provenant des actifs immobilisés russes », avec une seconde tranche de 2,1 milliards d'euros prévue pour le mois prochain.

« La majeure partie de ces 1 milliard d'euros soutiendra votre propre industrie de défense », a-t-elle précisé.

Accusant la Chine d'aider l'effort de guerre russe, elle a ajouté : « Sans le soutien chinois, la Russie ne pourrait pas mener la guerre dans l'ampleur dans laquelle elle la mène. »

La commissaire à l'élargissement de l'UE, Marta Kos, a qualifié le soutien de l'UE de « investissement stratégique à long terme dans la sécurité et la sûreté de l'Europe », soulignant que le bloc a mobilisé 144 milliards d'euros depuis le début de la guerre en 2022.

« Les progrès sur la reconnaissance mutuelle des normes techniques, l'itinérance et la préparation à l'intégration SEPA montrent que l'Ukraine n'est pas à la périphérie de l'Europe, mais qu'elle en devient déjà une partie centrale. »

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba