L'UE apporte son « total soutien » au Danemark face aux visées de Trump sur le Groenland
- « Le Danemark est un État souverain. C'est le Danemark qui détermine ses intérêts, et l'Union européenne soutiendra le Danemark », a déclaré le président du Conseil de l'UE

Istanbul
AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc
Le président du Conseil de l'UE, Antonio Costa, a réaffirmé le « total soutien » de l'Union européenne au Danemark face au projet d'acquisition du Groenland formulé par le président des États-Unis, Donald Trump.
Lors d'une interview accordée à Euronews mercredi, Antonio Costa a souligné que l'intégrité territoriale du Danemark était une « question essentielle » pour l'UE.
« Le Danemark est un État souverain. C'est le Danemark qui détermine ses intérêts, et l'Union européenne soutiendra le Danemark », a déclaré Costa.
« Nous ne devons pas cesser de défendre ces principes lorsque l'intégrité territoriale d'un État membre de l'Union européenne est en jeu », a-t-il ajouté, soulignant que la souveraineté et la stabilité demeuraient des valeurs fondamentales de l'UE.
Les tensions se sont aggravées après que Trump a refusé d'exclure des mesures économiques ou militaires pour s'assurer de pouvoir contrôler le Groenland, affirmant que c'était crucial pour « la protection du monde libre ».
La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a réagi en ralliant les dirigeants européens, affirmant clairement que l'île semi-autonome n'était « pas à vendre ».
Bien que le Groenland ne soit pas membre de l'Union européenne, il entretient des liens particuliers avec les 27 États membres. La Commission européenne a confirmé qu'en cas d'agression militaire, la clause de défense mutuelle de l'UE s'appliquerait.
« Nous n'allons pas spéculer. Nous espérons naturellement que ce différend ne se transformera pas en conflit et, s'il y en a un, qu'il sera réglé à l'amiable, comme il se doit entre alliés », a-t-il ajouté.
L'intérêt de Trump pour le Groenland, territoire sous souveraineté danoise depuis 1953, s'explique par sa position stratégique et ses vastes ressources minérales.
Le Financial Times a rapporté, la semaine dernière, que Frederiksen et Trump avaient eu un entretien téléphonique tendu de 45 minutes à ce sujet, ce qui a profondément inquiété les autorités de Copenhague.
Trump a d'abord lancé l'idée d'acquérir le Groenland au cours de son premier mandat, une idée que le Danemark a rejetée catégoriquement. Toutefois, son retour à la Maison-Blanche a ravivé les craintes d'une tentative plus agressive d'obtenir le contrôle de l'île.
** Relations UE-États-Unis et dépenses de défense
Costa a également abordé les relations plus larges entre l'UE et les États-Unis, en particulier les taxes douanières proposées par Trump sur les produits européens.
« Tout comme les États-Unis veulent protéger leurs intérêts, l'Union européenne a la responsabilité de défendre les intérêts de ses entreprises, de ses citoyens et de notre union », a-t-il déclaré, appelant à un dialogue “normal et calme”.
En ce qui concerne la défense, Costa a déclaré que l'augmentation des dépenses militaires ne devait pas compromettre les politiques sociales.
« Les choix budgétaires sont toujours multiples et résultent nécessairement d'une combinaison de tous ces éléments », a-t-il déclaré, s'opposant à la suggestion du Secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, selon laquelle les Européens doivent accepter des coupes dans les services sociaux.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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