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L'ONU met en garde contre les actions israéliennes en Syrie qui menacent la transition politique fragile

– « La Syrie a aujourd’hui une opportunité de se stabiliser après 14 ans de conflit, et cette chance doit être soutenue et protégée », a déclaré Khaled Khiari

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 10.04.2025 - Mıse À Jour : 10.04.2025
L'ONU met en garde contre les actions israéliennes en Syrie qui menacent la transition politique fragile

Ontario

AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan

Un haut responsable des Nations unies a mis en garde mercredi contre la présence militaire continue d’Israël en Syrie ainsi que ses frappes aériennes répétées, estimant qu’elles mettent en péril le processus de transition politique, déjà fragile, du pays.

« Depuis le 8 décembre dernier, date marquant la fin de l’ancien régime Assad, des centaines de frappes aériennes israéliennes ont été signalées à travers la Syrie – dans le sud-ouest, sur la côte syrienne, dans le nord-est, à Damas, Hama et Homs », a déclaré Khaled Khiari, secrétaire général adjoint de l’ONU pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

En soulignant que des responsables israéliens ont laissé entendre leur intention de maintenir une présence à long terme en Syrie, Khiari a averti : « Ces faits sur le terrain sont difficiles à inverser. Ils constituent une réelle menace pour la transition politique fragile du pays. »

En s’appuyant sur des déclarations récentes d’officiels israéliens, Khiari a précisé : « Le ministre israélien de la Défense a qualifié les récentes frappes du 3 avril de “mise en garde pour l’avenir”, ajoutant qu’Israël ne permettrait pas à la Syrie de devenir une menace pour ses intérêts sécuritaires. »

Réaffirmant son attachement à la « souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale » de la Syrie, il a insisté : « L’engagement de ce Conseil pour la souveraineté et l’intégrité territoriale syriennes devient chaque jour plus crucial. »

« La Syrie est à un tournant décisif et mérite une chance de poursuivre ses efforts vers une transition politique inclusive », a poursuivi Khiari, avant d’ajouter : « L’opportunité qui s’offre à la Syrie de se stabiliser après 14 ans de conflit doit être soutenue et protégée – pour les Syriens, mais aussi pour les Israéliens. C’est la seule voie vers une paix et une sécurité régionales durables. »

Par ailleurs, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, a exprimé ses préoccupations devant le Conseil de sécurité quant aux activités militaires israéliennes dans la zone contrôlée par les Nations unies.

Selon Lacroix, l’armée israélienne « occupe actuellement 12 positions établies du côté Bravo – 10 dans la zone de séparation et deux dans la zone de limitation, près de la ligne Bravo. »

Il a ajouté qu’Israël « continue la construction d’obstacles anti-mobilité » et mène des activités aériennes de l’autre côté de la ligne de cessez-le-feu, tout en limitant les déplacements du personnel onusien et des habitants de la zone.

« Il est essentiel que toutes les parties respectent leurs obligations dans le cadre de l’Accord de désengagement des forces de 1974 », a-t-il souligné, insistant sur le fait que « seules les forces de l’UNDOF doivent opérer dans la zone de séparation, sans présence ni activité militaire d’aucune autre force. »

Cet accord de désengagement a défini les frontières d’une zone tampon démilitarisée. La « ligne Bravo » correspond au côté syrien de la ligne de cessez-le-feu, tandis que la « ligne Alpha » désigne le côté israélien. L’ensemble de cette zone est surveillé par la FNUOD, chargée du maintien du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie depuis la guerre du Moyen-Orient de 1973.

Ces derniers jours, en violation manifeste de la souveraineté syrienne, Israël a intensifié ses frappes aériennes sur le territoire syrien, ciblant principalement des sites militaires, à la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre, sous la pression des groupes d’opposition.

Israël a également déclaré la fin de l’accord de 1974 qui avait institué une zone tampon démilitarisée sur les hauteurs du Golan occupées. Depuis, l’armée israélienne y a déployé des forces, une décision condamnée par l’ONU et plusieurs pays arabes.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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