
Ontario
AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé vendredi un nouvel avertissement face à la catastrophe humanitaire grandissante dans la bande de Gaza, soulignant que « la quête de nourriture ne devrait jamais être une peine de mort ».
« Le conflit entre Israël et l’Iran occupe la une des médias. Mais nous ne pouvons pas laisser la souffrance des Palestiniens de Gaza tomber dans l’oubli », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies à New York. « Le cessez-le-feu conclu entre l’Iran et Israël apporte de l’espoir. Et l’espoir n’a jamais été aussi vital. »
Appelant à une action urgente pour faciliter l’acheminement de l’aide, il a martelé : « Chercher de quoi se nourrir ne doit jamais être une condamnation à mort. Soyons clairs : Israël, en tant que puissance occupante, est tenue d’accepter et de faciliter l’aide humanitaire. »
Antonio Guterres a insisté sur la nécessité de solutions concrètes et immédiates pour acheminer l’aide aux civils. « Il faut des actions tangibles pour que l’aide parvienne à toutes les personnes dans le besoin – rapidement, à grande échelle, partout où elles se trouvent. Toute opération qui pousse des civils désespérés vers des zones militarisées est dangereuse par nature. Elle tue », a-t-il dénoncé.
« Le problème de la distribution de l’aide humanitaire doit être réglé. Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue avec des schémas risqués », a encore martelé le patron de l’ONU.
Selon lui, l’ONU dispose déjà d’un plan détaillé, fondé sur les principes humanitaires fondamentaux que sont l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance. « Nous avons les fournitures. Nous avons l’expérience », a-t-il affirmé.
Interrogé sur un article du journal israélien Haaretz révélant que des soldats israéliens auraient reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur des civils palestiniens non armés en attente d’aide humanitaire, Guterres a répondu : « Nous n’avons pas besoin d’un tel rapport pour reconnaître qu’il y a eu de graves violations du droit international. »
Et de conclure : « Lorsqu’il y a une violation du droit international, il doit y avoir des comptes à rendre. »
Enfin, réagissant aux accusations de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui reproche à l’ONU une campagne de désinformation sur les morts près de ses points de distribution, Guterres a répondu : « Ce ne sont pas des images que nous avons inventées. Tout le monde les a vues. »
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba