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L'ONU affirme que la violence à Gaza porte les "caractéristiques de crimes d'atrocités"

- Le porte-parole avertit que la situation est désormais "pire" qu'avant le cessez-le-feu, avec des morts civiles croissantes, un déplacement massif et une aide totalement bloquée

Beyza Binnur Dönmez  | 28.03.2025 - Mıse À Jour : 28.03.2025
L'ONU affirme que la violence à Gaza porte les "caractéristiques de crimes d'atrocités"

Geneve

AA/Genéve/Beyza Binnur Donmez

L’ONU met en garde contre d’éventuels crimes d’atrocité à Gaza alors que la situation humanitaire atteint un niveau critique.

Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU a averti vendredi que l’offensive militaire israélienne en cours à Gaza pourrait constituer des crimes d’atrocité, alors que la situation humanitaire atteint un nouveau seuil critique après l’effondrement d’un accord de cessez-le-feu.

« Les actes de guerre que nous observons portent les marques de crimes d’atrocité », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du bureau humanitaire de l’ONU, lors d’un briefing à Genève.

« Cela fait 10 jours que nous sommes témoins d’un mépris total pour la vie et la dignité humaines. »

Laerke a décrit une aggravation du bilan civil, soulignant que « les hôpitaux sont redevenus des champs de bataille. Des patients tués dans leur lit. Des ambulances ciblées et des secouristes assassinés », ajoutant que « des centaines d’enfants et d’autres civils ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes ».

-Plus de 142 000 personnes ont été déplacées ces derniers jours, beaucoup pour la deuxième ou troisième fois.

« Il n’y a aucun endroit sûr où aller et aucun moyen de survie », a-t-il souligné, précisant que les ordres d’évacuation couvrent désormais 18 % du territoire de Gaza et que « ce chiffre augmente chaque jour ».

Concernant l’accès humanitaire, totalement coupé, Laerke a déclaré que les avancées obtenues pendant la trêve ont été anéanties.

« Nous sommes revenus à la situation d’avant, sauf que cette fois, c’est encore pire en raison de l’arrêt total de l’entrée des fournitures », a-t-il insisté.

« Rien ne peut justifier la punition collective du peuple palestinien », a-t-il ajouté, avant d'ajouter:

« Le droit international est clair... Pourtant, les alertes que nous lançons, rapport après rapport, témoignent d’un mépris total pour les principes fondamentaux de l’humanité. »

Selon la dernière mise à jour opérationnelle du Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence dispose d’environ 5 700 tonnes de stocks alimentaires à Gaza, suffisants pour au maximum deux semaines d’opérations.

Le PAM et ses partenaires ont stocké plus de 85 000 tonnes de produits alimentaires à l’extérieur de Gaza, prêts à être acheminés si les points de passage sont ouverts, indique le rapport.

L’agence souligne qu’elle a besoin de 30 000 tonnes de nourriture par mois pour répondre aux besoins essentiels d’environ 1,1 million de personnes dans l’enclave assiégée.

Elle attire également l’attention sur l’explosion des prix alimentaires à Gaza, notant qu’un sac de 25 kg de farine de blé se vend jusqu’à 50 dollars, soit une augmentation de 400 % par rapport aux prix d’avant le 18 mars.

Par ailleurs, le prix du gaz de cuisson a grimpé de 300 % par rapport à février.

- 21 femmes et plus de 40 enfants tués chaque jour entre le 18 et le 25 mars

Lors d’un briefing sur les « conséquences désastreuses » de la fin du cessez-le-feu pour les femmes, la représentante spéciale d’ONU Femmes en Palestine a déclaré que les femmes et les enfants paient « le plus lourd tribut » de la guerre israélienne.

« Chaque jour, entre le 18 et le 25 mars, en moyenne 21 femmes et plus de 40 enfants sont tués », a déclaré Maryse Guimond.

Ils représentent « près de 60 % des victimes récentes, un témoignage accablant de la nature indiscriminée de cette violence », a-t-elle ajouté.

L'armée israélienne a lancé une campagne aérienne surprise contre la bande de Gaza le 18 mars, tuant 855 personnes, en blessant près de 1 900 autres et réduisant à néant l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers conclu en janvier.

Depuis octobre 2023, plus de 50 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 113 900 blessés lors de l’offensive militaire israélienne sur Gaza.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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